samedi 2 janvier 2016

Nouvel An

L'espérance


            Espérance, ce mot a résonné dans ma tête et dans mes pensées, ce matin de printemps où j'ai vu dans notre jardin le cerisier. Ses bourgeons étaient gonflés. Bientôt on allait apercevoir des fleurs. Sûrement nous aurions des fruits. L'espérance, c'est ce sentiment qui fait entrevoir comme sûr ce qu'on attend, comme évident ce qu'on désire. C'est attendre la réalisation de ce à quoi on aspire. Pour les cerises, on dira que la nature les produit selon ses lois et le cycle des saisons. Pour le chrétien, l'espérance est fondée sur Dieu et sur ce qu'il a dit.

            D'une part, comme l'apôtre Paul l'a écrit à Timothée, c'est "Jésus-Christ notre espérance" (I Tim. 1. 1). Il dit aussi que notre espérance repose sur Dieu (4. 10). Et l'apôtre Pierre ajoute qu'elle est dans le Dieu vivant (I Pi. 1. 21).Mais d'autre part, notre espérance, ce sont aussi toutes les promesses que l'Ecriture nous donne. Nous serons reçus dans la maison de notre Père qui est aux cieux. Nous recevrons de lui notre héritage, toutes les richesses qu'il a promises à ses enfants. Nous contemplerons de nos yeux celui en qui nous croyons sans le voir encore. Nous serons pour toujours près de lui. Nous entrerons dans la joie de notre Maître pour l'adorer et le servir éternellement. Nous serons semblables à lui.

            Il est vrai que nous jouissons dès maintenant du salut. En effet, Christ a donné sa vie pour que nous soyons sauvés du péché et de la mort. Nous sommes remplis de reconnaissance pour cela, car c'est bien une réalité présente. Pourtant actuellement nous connaissons encore le mal et ses conséquences. Mais alors notre salut sera complet, lorsque nous passerons de ce monde présent dans le monde à venir. Alors nous connaîtrons la gloire. Nous entrerons dans la félicité. Ce sera la fin de nos peines et de nos luttes, la fin de nos maladies, de nos infirmités, de nos faiblesses et de nos larmes. Puis au dernier jour, notre corps ressuscitera et nous régnerons pour toujours avec Jésus. Quelle belle perspective ! Voilà l'espérance du chrétien.

            Aujourd'hui le mot espérer a perdu de sa force. On se dit "Bonne année, bonne santé !" On espère ne pas connaître la maladie. On espère que rien de mauvais ne nous arrivera. C'est-à-dire qu'on le souhaite. Mais l'espérance telle que l'Ecriture la décrit est bien différente. Qu'est-ce qui la caractérise ? D'abord, elle est  ferme. C'est une assurance, une certitude, une conviction. C'est une attente sûre et solide, parce que bien fondée. Elle est comparée à une ancre. Nous avons été un jour invités par notre neveu à traverser le lac de Neuchâtel en bateau. Près de la rive opposée, il y avait un endroit idéal pour se baigner, éloigné de la cohue des plages bondées de monde. Mon neveu a jeté son ancre pour immobiliser le bateau. Mais tout à coup un vent d'orage s'est mis à souffler et l'embarcation partait à la dérive. En fait l'ancre était trop petite et de plus, elle n'était pas bien enfoncée. Moi qui ne sais pas très bien nager, j'ai eu très peur. Dans l'épître aux Hébreux (6. 19), nous lisons "Cette espérance, nous l'avons comme une ancre solide et ferme." Il ne s'agit pas de nous appuyer sur des valeurs factices, faibles ou fragiles,  mais de mettre notre confiance en Celui qui est sûr et fidèle. 

La Bible parle aussi de l'espérance bienheureuse. Oui, c'est la joie qui caractère cette vertu  chrétienne. Quelle femme enceinte n'est pas heureuse de voir bientôt naître son enfant. Le Seigneur a utilisé cette image pour parler de son retour. L'attente de notre Seigneur doit nous remplir d'allégresse et de bonheur. Lui-même nous dit par le prophète Jérémie "qu'il forme sur nous des projets de paix, de bien-être, de prospérité pour nous donner un avenir fait d'espérance" (Jér. 29. 11).

            Notre espérance est aussi qualifiée de vivante. Et là je vois l'image d'un feu qui doit rester allumé. Alors on l'entretient en y apportant constamment du combustible. C'est ainsi que notre espérance doit être nourrie, entretenue par de la Parole de Dieu, par sa lecture régulière, par sa méditation. Vous le savez bien, c'est là, dans l'Ecriture, que le Seigneur nous donne ses plus précieuses promesses.

Enfin l'espérance chrétienne doit être patiente. Comme celui qui sème sait attendre le moment de la moisson, nous devons savoir que beaucoup de promesses de Dieu ne se réalisent pas tout de suite. Il y a toujours un délai entre le moment où l'on entrevoit quelque chose et où cela se réalise. Abraham se sentait vieux et savait que sa femme avait dépassé l'âge d'avoir un enfant. Il lui fallut attendre près de 25 ans jusqu'à ce que la promesse trouve son accomplissement. Mais c'est sa foi dans le Seigneur qui lui permit "d'espérer contre toute espérance" (Rom. 4. 18).

Toute notre vie est changée par l'espérance, laquelle est source de consolation et de joie même dans nos deuils et nos épreuves. Car elle nous fait reconnaître que l'amour de notre Dieu ne tarit pas à notre égard. Elle transforme notre pauvreté en richesse, notre lassitude en énergie renouvelée, nos doutes en certitudes, nos prisons en espace de liberté et de vie. Elle nous donne de nouvelles perspectives. Elle nous fait progresser dans notre sanctification et nous fait désirer d'être toujours plus semblables au Fils de Dieu.

Donc demandons au Seigneur de nous remplir d'espérance.

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