L'espérance
Espérance, ce mot a
résonné dans ma tête et dans mes pensées, ce matin de printemps où j'ai vu dans
notre jardin le cerisier. Ses bourgeons étaient gonflés. Bientôt on allait
apercevoir des fleurs. Sûrement nous aurions des fruits. L'espérance, c'est ce
sentiment qui fait entrevoir comme sûr ce qu'on attend, comme évident ce qu'on
désire. C'est attendre la réalisation de ce à quoi on aspire. Pour les cerises,
on dira que la nature les produit selon ses lois et le cycle des saisons. Pour
le chrétien, l'espérance est fondée sur Dieu et sur ce qu'il a dit.
D'une part, comme
l'apôtre Paul l'a écrit à Timothée, c'est "Jésus-Christ
notre espérance" (I Tim. 1. 1). Il dit aussi que notre espérance
repose sur Dieu (4. 10). Et l'apôtre Pierre ajoute qu'elle est dans le Dieu
vivant (I Pi. 1. 21).Mais d'autre part, notre espérance, ce sont aussi toutes
les promesses que l'Ecriture nous donne. Nous serons reçus dans la maison de
notre Père qui est aux cieux. Nous recevrons de lui notre héritage, toutes les
richesses qu'il a promises à ses enfants. Nous contemplerons de nos yeux celui
en qui nous croyons sans le voir encore. Nous serons pour toujours près de lui.
Nous entrerons dans la joie de notre Maître pour l'adorer et le servir
éternellement. Nous serons semblables à lui.
Il est vrai que nous
jouissons dès maintenant du salut. En effet, Christ a donné sa vie pour que
nous soyons sauvés du péché et de la mort. Nous sommes remplis de
reconnaissance pour cela, car c'est bien une réalité présente. Pourtant
actuellement nous connaissons encore le mal et ses conséquences. Mais alors
notre salut sera complet, lorsque nous passerons de ce monde présent dans le
monde à venir. Alors nous connaîtrons la gloire. Nous entrerons dans la
félicité. Ce sera la fin de nos peines et de nos luttes, la fin de nos
maladies, de nos infirmités, de nos faiblesses et de nos larmes. Puis au
dernier jour, notre corps ressuscitera et nous régnerons pour toujours avec
Jésus. Quelle belle perspective ! Voilà l'espérance du chrétien.
Aujourd'hui le mot
espérer a perdu de sa force. On se dit "Bonne année, bonne santé !" On
espère ne pas connaître la maladie. On espère que rien de mauvais ne nous
arrivera. C'est-à-dire qu'on le souhaite. Mais l'espérance telle que l'Ecriture
la décrit est bien différente. Qu'est-ce qui la caractérise ? D'abord, elle
est ferme. C'est une assurance, une
certitude, une conviction. C'est une attente sûre et solide, parce que bien
fondée. Elle est comparée à une ancre. Nous avons été un jour invités par notre
neveu à traverser le lac de Neuchâtel en bateau. Près de la rive opposée, il y
avait un endroit idéal pour se baigner, éloigné de la cohue des plages bondées
de monde. Mon neveu a jeté son ancre pour immobiliser le bateau. Mais tout à
coup un vent d'orage s'est mis à souffler et l'embarcation partait à la dérive.
En fait l'ancre était trop petite et de plus, elle n'était pas bien enfoncée. Moi
qui ne sais pas très bien nager, j'ai eu très peur. Dans l'épître aux Hébreux
(6. 19), nous lisons "Cette
espérance, nous l'avons comme une ancre solide et ferme." Il ne s'agit
pas de nous appuyer sur des valeurs factices, faibles ou fragiles, mais de mettre notre confiance en Celui qui
est sûr et fidèle.
La Bible parle aussi de l'espérance
bienheureuse. Oui, c'est la joie qui caractère cette vertu chrétienne. Quelle femme enceinte n'est pas
heureuse de voir bientôt naître son enfant. Le Seigneur a utilisé cette image
pour parler de son retour. L'attente de notre Seigneur doit nous remplir
d'allégresse et de bonheur. Lui-même nous dit par le prophète Jérémie "qu'il forme sur nous des projets de
paix, de bien-être, de prospérité pour nous donner un avenir fait d'espérance"
(Jér. 29. 11).
Notre
espérance est aussi qualifiée de vivante. Et là je vois l'image d'un feu qui
doit rester allumé. Alors on l'entretient en y apportant constamment du
combustible. C'est ainsi que notre espérance doit être nourrie, entretenue par
de la Parole de Dieu, par sa lecture régulière, par sa méditation. Vous le
savez bien, c'est là, dans l'Ecriture, que le Seigneur nous donne ses plus
précieuses promesses.
Enfin l'espérance chrétienne doit être
patiente. Comme celui qui sème sait attendre le moment de la moisson, nous
devons savoir que beaucoup de promesses de Dieu ne se réalisent pas tout de
suite. Il y a toujours un délai entre le moment où l'on entrevoit quelque chose
et où cela se réalise. Abraham se sentait vieux et savait que sa femme avait
dépassé l'âge d'avoir un enfant. Il lui fallut attendre près de 25 ans jusqu'à
ce que la promesse trouve son accomplissement. Mais c'est sa foi dans le
Seigneur qui lui permit "d'espérer
contre toute espérance" (Rom. 4. 18).
Toute notre vie est changée par
l'espérance, laquelle est source de consolation et de joie même dans nos deuils
et nos épreuves. Car elle nous fait reconnaître que l'amour de notre Dieu ne
tarit pas à notre égard. Elle transforme notre pauvreté en richesse, notre
lassitude en énergie renouvelée, nos doutes en certitudes, nos prisons en
espace de liberté et de vie. Elle nous donne de nouvelles perspectives. Elle
nous fait progresser dans notre sanctification et nous fait désirer d'être
toujours plus semblables au Fils de Dieu.
Donc demandons au Seigneur de nous remplir
d'espérance.
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