lundi 14 décembre 2015

Les fêtes : NOËL : Un Sauveur dans la ville


Un Sauveur dans la ville

"Aujourd'hui, dans la ville de David, 

il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur" (Luc 2. 11)


Lectures : Esaïe, chapitre 43, versets 10 à 13
                   1ère épître de Paul aux Corinthiens, chap. 16, vers. 5 à 9
                   Évangile selon Luc, chap. 2, vers. 8 à 14

         Quand je vois des images d'événements qui ont lieu dans nos banlieues, je suis toujours bouleversé. Quelle violence ! Quelle désespérance ! Que d’incivilités, comme on a l’habitude de les appeler pudiquement ! On a affaire le plus souvent à des gens complètement déstructurés, souvent des jeunes, parfois même  de très jeunes adolescents. L'urbanisation à outrance de notre époque n'est pas sans poser beaucoup de problèmes. Mais dans nos villes, il n'y a pas que des voyous ou de la "racaille". Il y a beaucoup de gens, jeunes ou plus âgés, qui ne connaissent rien de la bonne nouvelle de Noël. Pourtant un jour, dans une ville semblable à nos villes, est né un Sauveur. Ne l’oublions pas ! 

         Au commencement le Créateur a placé les êtres humains dans un jardin magnifique. Il les a mis dans la nature, près des arbres, près des fleurs, au milieu d'animaux de toutes sortes. Une génération ne s'était pas encore passée que l'homme a aussi fait son ouvrage, sa petite "création". Qu'est-ce qui est sorti de ses mains ? Qu'a-t-il réussi à fabriquer ainsi ? "Caïn bâtit une ville" dit l'Ecriture (Gen. 4. 17). Or Caïn fut un assassin… Alors que sa victime, son frère Abel était un éleveur. De là on pourrait déduire bêtement que la ville serait le lieu des criminels et qu'on est mieux à la campagne. Je me garderai bien de le faire. Mais quand même, quelqu’un pourrait poser la question : Y a-t-il une malédiction à habiter dans une ville ? 

         Ce n'est pas ma conclusion. Et je ne voudrais pas ce matin qu'on oppose les gens de nos cités aux habitants de la campagne. Ou que l'on classe tous les agriculteurs dans les bons et les citadins dans les vilains. Non ! L'humour de la situation, c'est que justement des bergers, hommes des champs, soient invités à entrer dans une ville pour comprendre comment le Seigneur intervient en faveur du monde perdu. Et c'est là, derrière les hôtelleries bondées, qu'ils vont découvrir, dans la simplicité, ce Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Je trouve cela merveilleux.  

         Si Dieu envoie son Fils dans la ville de David, c'est qu'il ne méprise pas ce que l'homme a produit, au contraire. Il ne dédaigne pas notre civilisation, notre culture. Bethléhem est une ville de Judée. C'est une ville du Bassin méditerranéen, c'est une ville du monde, c'est une ville comme toutes les villes du monde. Jésus est donc bien né dans une bourgade de chez nous. Il est venu parmi nous, dans le concret de la vie des gens. Il ne rejette pas la ville en tant que telle. Il vient y naître, il vient y vivre, il vient y exercer un métier comme nous. Il en fréquente le lieu de prière comme nous. Mais il vient y exercer sa mission : faire du bien, annoncer la Parole de Dieu et révéler son amour. 

         Dans la ville, dans notre monde, Jésus a vu les ouvriers à la recherche d'un emploi.    Il les interroge :   "Pourquoi restez-vous toute la journée sans rien faire ?"  (Mat. 20. 6). Dans la ville, il a vu les employeurs et il a vanté ceux qui étaient bons.  Dans la ville, il a vu les magistrats, les juges. Il a remarqué ceux qui oublient la justice. Dans la ville, il a vu les commerçants, ceux dont la gestion laisse à désirer ou ceux qui vont jusqu'à trafiquer dans le temple. Il les invite à monter au temple pour la prière. Dans la ville, il a vu les fonctionnaires, il leur a commandé de vivre honnêtement et de le suivre. Il a répondu à leurs invitations et il a fait entrer le salut dans leur maison. Dans la ville, il a vu les militaires et il lui est arrivé d’admirer la foi de l'un d'eux. Dans la ville, il a vu les gouverneurs, les chefs des nations et il leur a dit d'être les serviteurs de leurs subordonnés. Dans la ville, il a vu les responsables de la religion et il leur a dit : Ce n'est pas votre tradition religieuse qui vous sauvera. Dans la ville, il a remarqué les étrangers et les a donnés en exemple. Au bord du chemin, il s'est arrêté à l'appel des aveugles et des handicapés de toutes sortes. Au coin des rues il a eu pitié des mendiants. De tous il s'est occupé, à tous il a apporté une parole essayant de tourner leurs pensées vers Dieu son Père.  

         Mais Jésus, dans la ville de son temps, a rencontré beaucoup d'égoïsme, de favoritisme. Il a dénoncé l'amour de l'argent et l'attachement aux richesses. Dans la ville, il a revalorisé les plus faibles, les plus petits, Il a réhabilité la femme, honoré l'enfant. Dans la ville il a surtout observé beaucoup de méconnaissance, beaucoup d'indifférence, beaucoup d'ignorance puisqu'on ne savait pas que le Messie était venu. Il n’y a que le temps d'une journée, qu’on l'ait acclamé comme roi dans la ville. Mais 20 siècles après, il y en a toujours qui ne s'inquiètent pas que Jésus soit né à Bethléem. Quand nous avons fait notre voyage en Israël, ce qui m'a peut-être le plus frappé, c'est de voir, dans la vieille ville de Jérusalem de grands pavés qui datent du temps de Jésus. Et j'ai pensé : Peut-être les pieds de mon Seigneur ont-ils marché sur ces pierres ! Ce qui est sûr, c'est qu'il a foulé le pavé de nos cités. 

         La grande joie annoncée comme bonne nouvelle, c'est que, dans la ville, le Sauveur est né. Qu'est-ce que cela veut dire ? Le verbe sauver est très riche de sens. Jésus vient nous délivrer de toute peur, de toute détresse. Il nous tire du danger, nous met à l'abri. Il nous rend libres, nous affranchit de toute aliénation comme de toute servitude ou mauvaise habitude. Il nous garde en dehors de la sphère du mal et du péché. Il nous fait vivre, malgré la mort. Il nous secourt, il nous assiste, il nous vient en aide. Il nous guérit de toutes nos  blessures. Voilà ce que fait  Jésus.  

Il est le Sauveur. Je me rappelle d'un petit refrain appris à l'Ecole du dimanche, il y a bien des années : 
Quand nous l'appelons Sauveur,
Quand nous l'appelons Sauveur,
C'est son vrai nom, oui c'est son nom,
Il vint pour nous sauver.

           C'est le nom que le Seigneur Dieu, l’Éternel, se donne à lui-même, comme nous l'avons lu dans Esaïe. Et c'est aussi le nom que Jésus se donnera en parlant de lui-même. Parce que ce Sauveur, né dans la ville de Bethléhem, c'est justement le Seigneur tout puissant devenu homme.  

         C'est aussi le Messie, annoncé par les prophètes, et appelé à souffrir pour les péchés de son peuple. En effet pour être véritablement le Sauveur, il lui faudra beaucoup souffrir. Il lui faudra mourir sur la croix. On ne peut penser à Noël sans penser à Vendredi-Saint. On ne peut parler de Bethléhem, sans parler de Golgotha. Là, sur ce mont du calvaire, situé en dehors de la ville, Jésus meurt pour notre salut. Il donne sa vie pour expier les fautes de tous ceux qui croiront en son nom. Sa naissance n'est pas une naissance ordinaire. Mais sa mort non plus, car elle est la base du pardon et du salut que Dieu nous accorde dans sa grâce.  

         Dans la ville, dans notre ville, dans la ville de Nostradamus, beaucoup ignorent tout cela. C'est pourquoi j'aimerais, aujourd'hui, que nous prenions conscience des besoins de nos villes et de nos "cités", de nos "quartiers". Quand je vois des jeunes gens se shooter devant notre porte, quand je vois tous ces lycéens se répandre autour de nous à chaque récréation, quand je vois toute cette foule qui ne connaît pas le Sauveur, je ne peux pas rester indifférent. Alors je vous invite à vous mobiliser avec moi, d'abord pour la prière. Ensuite pour faire connaître le Sauveur au plus grand nombre possible. Comme pour Paul à Éphèse, une porte est ouverte toute grande pour Salon-de-Provence. Prions particulièrement pour ce témoignage par la Comédie musicale à l'Auditorium en mars prochain. On pourra alors voir que, dans la ville, un Sauveur est né.

           Prédication de Noël 2007 à Salon-de-Provence


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