mercredi 20 mai 2015

Les fêtes : PENTECÔTE

Le fleuve sortant du sanctuaire

Lectures : Livre du prophète Ezéchiel, chapitre 47, versets 1 à 11
Livre de l'Apocalypse, chapitre 22, versets 1 à 5
                        Evangile selon Jean,, chapitre 7, versets 37 à 38

            Dans son livre, le prophète Ezéchiel relate beaucoup de visions que le Seigneur lui a données alors qu'il était parfois en extase. Il transcrit ce qu'il a vu dans le style apocalyptique, c'est-à-dire avec beaucoup d'images, beaucoup de symboles, beaucoup de chiffres mystérieux et, il faut le dire, dans un langage parfois difficile à comprendre.

            Le texte que nous avons lu parle d'une eau jaillissante, d'un fleuve, d’un torrent : "De l'eau sortait sous le seuil de la maison... Tout vivra partout où parviendra le torrent" (Ez. 47. 1, 9). Toute la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse, reprend cette métaphore de l'eau coulant comme un fleuve. Ainsi la scène où Moïse  donne à boire au peuple dans le désert, est rappelée longtemps après, par exemple au psaume 105 : "Il ouvrit le rocher et des eaux coulèrent, Elle se répandirent comme un fleuve dans les lieux arides…" (v. 41) De son côté, le prophète Esaïe, reprenant la même image, n'hésite pas à l'assimiler à Dieu lui-même. Voici ses paroles :
"Regarde Sion, la cité de nos rencontres festives !
Tes yeux verront Jérusalem, lieu tranquille,
Tente qui ne sera plus transportée,
Dont les piquets ne seront jamais enlevés
Et dont les cordages ne seront pas détachés.
C'est là vraiment que le Seigneur est magnifique pour nous
Il nous tient lieu de fleuves, de larges rivières…" (Es. (33. 20-21)

            Par ailleurs, dans l'Evangile de Jean, Jésus parle de "fleuves d'eaux vives" coulant de son cœur. Et, à la dernière page de la Bible,   le même apôtre évoque le fleuve dont Zacharie nous fait la description : "Il me montra un fleuve... sortant du trône de Dieu et de l'Agneau" (Apoc. 22. 1). Reprenant les images du prophète, il montre de chaque côté du fleuve  fruits et feuilles aux vertus miraculeuses.

            Dans la symbolique du texte d'Ezéchiel, on peut se demander que représente le fleuve. Comme beaucoup d'autres lecteurs de la Bible, j'y vois une image du Saint-Esprit. En ce jour de Pentecôte, il est tout a fait approprié de parler de Lui. Quelle est l’origine de ce fleuve ? D'où sort ce cours d'eau ? C'est du sanctuaire, la partie principale du temple de Jérusalem, symbole de la présence de Dieu sur la terre. Un autre prophète, Zacharie, dira aussi : "En ce jour-là (formule qui se rapporte aux derniers temps, aux jours du Messie) des eaux vives sortiront de Jérusalem…" (14. 8). Et notre texte précise "de dessous l'autel." Ce qui voudrait dire que le Saint-Esprit procède de Dieu, de même que de son Fils, et qu’il est donné après que celui-ci a fait l'expiation des péchés aux portes de Jérusalem, sur l'autel de la croix. Cela correspond aux paroles mêmes de Jésus quand il disait : "Quand viendra le Défenseur, celui que moi, je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui provient du Père, c'est lui qui rendra témoignage de moi" (Jn 15. 26).

            Le fleuve coule toujours plus profond et le fait qu'il charrie une quantité d'eau de plus en plus grande tient du miracle. C'est un symbole de puissance, de grandeur, de profondeur. De même le Saint-Esprit est en mouvement et son action est puissante. Il se propage de plus en plus jusqu'à aujourd'hui et jusqu'au bout du monde. Il œuvre partout et son action se voit partout, particulièrement là où se trouvent des chrétiens.

            Quelle est cette œuvre du Saint-Esprit ? Quelles sont ses caractéristiques ? D'abord, il amène la vie. Ezéchiel dit : "Il y aura de la vie partout où parviendra le torrent" (v. 9). En fait, il se dirige vers la droite quand on regarde vers l'est, c'est-à-dire vers la Mer Morte. Cette mer porte bien son nom : aucune végétation sur ses bords, aucun poisson ni aucune vie dans ses eaux parce que trop salées. Le fleuve d'Ezéchiel s’y jette pour l’assainir. Dans ce lieu désertique, aride et improductif, il apporte santé et vie. Il y produit ses bienfaits. De même tout ce qui est perdu, comme le monde sans Dieu, ne sera sauvé que par la présence du Saint-Esprit. C'est lui, en effet qui "convainc de péché, de justice, de jugement" (Jn 16. 8). Ce qui est impur est nettoyé, ce qui est malade, guéri, ce qui est mort, revivifié. Tout est refait à neuf. Les individus et les peuples qui se soumettent à lui sont créés à nouveau et transformés.

            Partout où le fleuve passe, on ne rencontre que prospérité, fertilité, abondance. Sur ses deux rives poussent des arbres aux fruits merveilleux. Leurs feuilles ont un pouvoir de guérison. C'est ainsi que le Saint-Esprit produit en nous, chrétiens, des fruits de sainteté, de justice et d'amour, fruits que les gens qui nous entourent trouvent bons à manger et qui leur apporte ce dont ils ont besoin. Combien de personnes aujourd'hui sont victimes de la vie avec tout ce qu'elle apporte de blessures physiques et morales ! Il est bon de savoir que le Saint-Esprit est Celui qui console, qui encourage, qui apaise et qui guérit.

            "Il me fit traverser l'eau" (v. 3) Le Seigneur ne veut pas que nous soyons seulement les spectateurs d'une vision. Pour le croyant, il faut qu'il y ait implication et engagement. Il a besoin de découvrir, étape par étape, toute l’intention du Seigneur. Le vocabulaire utilisé me suggère des similitudes frappantes. D'abord les pieds sont trempés, symbole d'une action purificatrice. Comme Jésus le disait à l'apôtre Pierre : "Celui qui est lavé n'a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur » (Jn 13. 10). Mille coudées plus loin, l'eau arrive aux genoux, sur lesquels le croyant tombe pour s’adresser à Dieu dans la prière. Après la purification, c'est donc l'adoration, la reconnaissance et l'intercession. Le Saint-Esprit nous envahit d'un esprit de prière. Encore mille coudées et l’eau atteint les reins, qui sont souvent associés, dans le lange symbolique de la Bible, à l’idée de force et d’activité pour Dieu. Rappelons-nous ce que Jésus disait à Pierre : "Tu étendras les mains et un autre te passera ta ceinture pour te diriger où tu ne voudrais pas" (Jn 21. 18). Te diriger, c’est bien ce que veut faire le Saint-Esprit. En même temps, il te fortifie et te rend apte à le servir. C’est lui qui est à l’origine de tes actions positives. C’est lui qui te permet de le glorifier. Mille dernières coudées et le niveau est tel qu’il te faut nager. Alors tu prends conscience de toute la puissance du Saint-Esprit. C’est lui qui est ton Maître. Il veut te remplir complètement.

          Reconduit sur le bord, comme le prophète, tu contemples, émerveillé, que partout où le torrent passe, il produit la vie, une vie abondante. Et toi tu deviens le témoin du Seigneur et de ses bienfaits.

           Est-ce là ton expérience ? Dans ta marche avec le Seigneur, à quel stade en es-tu ? De combien de coudée t'es-tu avancé ? Je veux croire que tu ne t’arrêteras pas en route pour expérimenter la puissance, la richesse et la beauté du Seigneur. Pour vivre la vie, la vraie.










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