jeudi 2 avril 2015

Les fêtes : PÂQUES

IL EST RESSUSCITÉ !

"Vous cherchez Jésus de Nazareth... Il est ressuscité !" (Marc 16. 6)

Lectures : Livre du prophète  Jonas, chapitre 1, verset 12 et 15, et chapitre 2, versets 1 à 3 repris par l'Evangile de Matthieu, chapitre 12, versets 39 à 40
                        Première épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 15, versets 1 à 8
                        Evangile de Marc, chapitre 16, versets 1 à 8


            Jésus est ressuscité. C'est une certitude. C'est un fait historique qui a été annoncé par les prophètes, annoncé plusieurs fois aussi par le Seigneur Jésus lui-même. Les récits des 4 évangiles s'accordent pour affirmer que le tombeau où l'on avait déposé le corps de Jésus était vide. Dieu a permis à des témoins de le rencontrer vivant, "à des personnes choisies d'avance par Dieu, précise l'apôtre Pierre, à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu'il s'est relevé d'entre les morts" (Act. 10. 41) L'apôtre Paul le confirme : il parle d'apparition à Pierre, puis aux douze, puis à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants au moment où il écrit (sous entendu : allez les interroger !) puis enfin à lui-même, "l'avorton,… le moindre des apôtres". (I Cor. 15. 9)

            "Il est ressuscité !" : sans la résurrection, la naissance de l'Eglise ne se comprendrait pas, ni son extension, ni sa propagation rapide et constante à travers tous les peuples. Car c'est la foi en la résurrection qui est à l'origine de la conversion, du salut de tous ceux qui forment le peuple de Dieu à travers le monde.

            "Il est ressuscité !" : de cette certitude, de cette vérité, je voudrais tirer une conséquence toute simple et en déduire deux leçons pratiques pour nous ce matin : D'abord la conséquence : s'il est ressuscité, c'est qu'il est vivant. C'est une vérité de la Palisse mais que  je dois me rappeler constamment. Quand un souverain de ce monde disparaît on dit : "Le roi est mort. Vive le roi !" pour acclamer son successeur. Ici, celui qui était mort, c'est le même qui revit. Oui, il n'était pas possible que la mort le retienne parce qu'il est le Prince de la Vie. Il peut dire : "Moi, je suis la résurrection et la vie." (Jean 11. 25) Et comme il a redonné vie à Lazare, son ami, il "donne la vie à qui il veut." (Jean 5. 21)

            Savoir qu'il est vivant, c'est posséder une source d'espérance et de joie. Dans un monde de désillusion, de déception, de mauvaise conjoncture, d'avenir bouché, un monde où j'ai l'impression de ne pas trouver ma place, un monde dans lequel je ne me sens pas bien dans ma peau, je peux m'écrier, comme Job au plus fort de sa souffrance, "Je sais que mon Rédempteur est vivant !" (Job. 19. 25)

            "Il est ressuscité", donc vivant. C'est aussi une source de paix et de sécurité. Vous vous rappelez qu'à la première apparition de Jésus ressuscité à ses disciples, il leur dit "La paix soit avec vous !" (Jean 20. 19). Qui d'entre nous pourrait dire qu'il n'a pas besoin de cette paix maintenant ?

            Mais il y a un  mystère plus grand encore : non seulement il est vivant mais dans sa grâce, il me communique sa vie. Non seulement il a ma vie entre ses mains, mais il est ma vie, il est ma raison d'être. Vous le voyez, ce n'est pas suffisant de savoir que Jésus est ressuscité historiquement. Encore faut-il l'expérimenter quotidiennement.

            Quand un nouveau-né vient au monde, s'il ne pleure pas, on craint le pire. Mais s'il pousse un petit cri, alors on dit : il vit. Avez-vous poussé votre petit cri ? On peut avoir l'apparence de la vie, on peut avoir le nom de chrétien, sans avoir reçu cette nouvelle nature que le Seigneur communique. Mais parce qu'il est ressuscité, il veut nous ressusciter avec lui. Il est vrai qu'alors, comme pour un nouveau-né, l'entourage doit savoir aussi qu'un être nouveau existe parce qu'on se met à proclamer la vie autour de soi.

            Voici maintenant une première leçon qu'on peut déduire de sa résurection : ce n'est pas la mort qui a le dernier mot, mais c'est Dieu. Au moment de son arrestation, Jésus disait aux chefs religieux et militaires, aux anciens du peuple : "C'est ici votre heure et la puissance des ténèbres" (Luc 22. 53). Mais l'heure de Dieu allait sonner. Oui, il y a eu trahison, il y a eu simulacre de procès, il y a eu déchaînement de la foule. Il y a eu intérêt personnel, fausseté, injustice, lâcheté, mépris, colère, haine… Maintenant c'est l'aube d'un nouveau jour où Dieu va nous  parler d'amour.

            Il y avait eu le triomphe des chefs religieux, le triomphe des chefs politiques, le triomphe des soldats, le triomphe du peuple, le triomphe du mal, le triomphe de la mort. Maintenant c'est Dieu qui triomphe. Il dit son mot, un mot qui anéantit toutes les paroles humaines, un mot de victoire : "Il est ressuscité !"

            Savez-vous que dans l'histoire du monde, Dieu aura aussi le dernier mot quand il jugera tout le mal et toutes les injustices qui restent impunis jusqu'ici. Dans votre histoire personnelle aussi Dieu aura le dernier mot quand vous ressusciterez soit pour la vie et la félicité éternelle, soit pour être condamnés à toujours.

            S'il en est ainsi, si Dieu a forcément le dernier mot, on peut dire aussi qu'il l'aura dans vos circonstances présentes, dans vos difficultés, dans vos épreuves, dans ce qui vous paraît bloqué aujourd'hui, ou sans issue, ou sans espoir. Soyez assurés que le dernier mot de Dieu sera le bon.

            Enfin une autre leçon que j'apprends de la résurrection de Jésus, c'est que rien n'égale la puissance de Dieu. La terre a tremblé. Des anges se sont manifestés. La grande pierre a été roulée. Les bandelettes et le suaire  qui enveloppaient le corps de Jésus se sont affaissés. Le Seigneur s'en est dégagé. Il s'est levé d'entre les morts.

            On peut échapper au pouvoir de beaucoup de puissances dans ce monde : pouvoirs des idées, des idéologies, pouvoirs des hommes, des gouvernements, pouvoir de la nature, de la maladie. Mais personne ne peut échapper à la mort. C'est le plus grand des pouvoirs et c'est Satan qui le détient. Cependant Jésus n'a pas été retenu par ce pouvoir : "Il est ressuscité !"

            L'apôtre Paul écrit aux Ephésiens (1. 19-20) que Dieu, en ressuscitant le Christ, a mis en action "la grandeur surabondante de sa puissance".  Et aux Philippiens (3. 10), il écrit qu'il s'agit pour lui "de connaître la puissance de sa résurrection". Alors je peux me demander comment  se manifeste la puissance de la résurrection dans mon existence de tous les jours. Comment allez-vous ? Comment se porte votre vie spirituelle ? Connaissez-vous des hauts et des bas ? Des défaites ? De la médiocrité ? Mais "Il est ressuscité !"  Quel est l'impact de mon témoignage, de celui de notre église ? Est-ce que nous n'avons pas besoin ce matin de croire à la puissance de Dieu ? Que chacun de nous réponde pour lui-même !

            "Il est ressuscité !"  Nous avons à nous le rappeler constamment, de même que tout ce que cela implique. C'est pourquoi le Seigneur nous a laissé la cène comme aide-mémoire. Savez-vous que l'Eglise des premiers siècles n'avait aucune des fêtes chrétiennes que nous célébrons dans l'année : ni Noël, ni Vendredi Saint, ni Pâques, ni l'Ascension, ni Pentecôte. Cependant, chaque semaine, le premier jour, on célébrait le Ressuscité. On le fêtait dans le repas de la cène… jusqu'à ce qu'il vienne. C'est ce que nous allons faire, nous aussi. Car il est ressuscité, il est vivant, il revient. Nous le proclamons et nous l'attendons.
Prédication de Pâques  1979  à Valence

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