IL EST
RESSUSCITÉ !
"Vous cherchez Jésus de Nazareth... Il
est ressuscité !" (Marc 16. 6)
Lectures : Livre du prophète Jonas, chapitre 1, verset 12 et 15, et chapitre
2, versets 1 à 3 repris par l'Evangile de Matthieu, chapitre 12, versets 39 à 40
Première
épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 15, versets 1 à 8
Evangile de Marc,
chapitre 16, versets 1 à 8
Jésus est ressuscité. C'est une
certitude. C'est un fait historique qui a été annoncé par les prophètes,
annoncé plusieurs fois aussi par le Seigneur Jésus lui-même. Les récits des 4
évangiles s'accordent pour affirmer que le tombeau où l'on avait déposé le
corps de Jésus était vide. Dieu a permis à des témoins de le rencontrer vivant,
"à des personnes choisies d'avance par Dieu, précise l'apôtre
Pierre, à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu'il s'est relevé
d'entre les morts" (Act. 10. 41) L'apôtre Paul le confirme : il parle
d'apparition à Pierre, puis aux douze, puis à plus de cinq cents frères à la
fois, dont la plupart sont encore vivants au moment où il écrit (sous entendu :
allez les interroger !) puis enfin à lui-même, "l'avorton,… le moindre
des apôtres". (I Cor. 15. 9)
"Il est ressuscité !" :
sans la résurrection, la naissance de l'Eglise ne se comprendrait pas, ni son
extension, ni sa propagation rapide et constante à travers tous les peuples.
Car c'est la foi en la résurrection qui est à l'origine de la conversion, du
salut de tous ceux qui forment le peuple de Dieu à travers le monde.
"Il est ressuscité !" : de cette
certitude, de cette vérité, je voudrais tirer une conséquence toute simple et
en déduire deux leçons pratiques pour nous ce matin : D'abord la conséquence :
s'il est ressuscité, c'est qu'il est vivant. C'est une vérité de la Palisse
mais que je dois me rappeler
constamment. Quand un souverain de ce monde disparaît on dit : "Le roi est
mort. Vive le roi !" pour acclamer son successeur. Ici, celui qui était
mort, c'est le même qui revit. Oui, il n'était pas possible que la mort le
retienne parce qu'il est le Prince de la Vie. Il peut dire : "Moi, je
suis la résurrection et la vie." (Jean 11. 25) Et comme il a redonné
vie à Lazare, son ami, il "donne la vie à qui il veut." (Jean
5. 21)
Savoir qu'il est vivant, c'est
posséder une source d'espérance et de joie. Dans un monde de désillusion, de
déception, de mauvaise conjoncture, d'avenir bouché, un monde où j'ai
l'impression de ne pas trouver ma place, un monde dans lequel je ne me sens pas
bien dans ma peau, je peux m'écrier, comme Job au plus fort de sa souffrance, "Je
sais que mon Rédempteur est vivant !" (Job. 19. 25)
"Il est ressuscité", donc
vivant. C'est aussi une source de paix et de sécurité. Vous vous rappelez qu'à
la première apparition de Jésus ressuscité à ses disciples, il leur dit "La
paix soit avec vous !" (Jean 20. 19). Qui d'entre nous pourrait dire
qu'il n'a pas besoin de cette paix maintenant ?
Mais il y a un mystère plus grand encore : non seulement il
est vivant mais dans sa grâce, il me communique sa vie. Non seulement il a ma
vie entre ses mains, mais il est ma vie, il est ma raison d'être. Vous le
voyez, ce n'est pas suffisant de savoir que Jésus est ressuscité
historiquement. Encore faut-il l'expérimenter quotidiennement.
Quand un nouveau-né vient au monde,
s'il ne pleure pas, on craint le pire. Mais s'il pousse un petit cri, alors on
dit : il vit. Avez-vous poussé votre petit cri ? On peut avoir l'apparence de
la vie, on peut avoir le nom de chrétien, sans avoir reçu cette nouvelle nature
que le Seigneur communique. Mais parce qu'il est ressuscité, il veut nous
ressusciter avec lui. Il est vrai qu'alors, comme pour un nouveau-né,
l'entourage doit savoir aussi qu'un être nouveau existe parce qu'on se met à
proclamer la vie autour de soi.
Voici maintenant une première leçon
qu'on peut déduire de sa résurection : ce n'est pas la mort qui a le dernier
mot, mais c'est Dieu. Au moment de son arrestation, Jésus disait aux chefs
religieux et militaires, aux anciens du peuple : "C'est ici votre heure
et la puissance des ténèbres" (Luc 22. 53). Mais l'heure de Dieu
allait sonner. Oui, il y a eu trahison, il y a eu simulacre de procès, il y a
eu déchaînement de la foule. Il y a eu intérêt personnel, fausseté, injustice,
lâcheté, mépris, colère, haine… Maintenant c'est l'aube d'un nouveau jour où
Dieu va nous parler d'amour.
Il y avait eu le triomphe des chefs
religieux, le triomphe des chefs politiques, le triomphe des soldats, le
triomphe du peuple, le triomphe du mal, le triomphe de la mort. Maintenant
c'est Dieu qui triomphe. Il dit son mot, un mot qui anéantit toutes les paroles
humaines, un mot de victoire : "Il est ressuscité !"
Savez-vous que dans
l'histoire du monde, Dieu aura aussi le dernier mot quand il jugera tout le mal
et toutes les injustices qui restent impunis jusqu'ici. Dans votre histoire
personnelle aussi Dieu aura le dernier mot quand vous ressusciterez soit pour
la vie et la félicité éternelle, soit pour être condamnés à toujours.
S'il en est ainsi, si Dieu a
forcément le dernier mot, on peut dire aussi qu'il l'aura dans vos
circonstances présentes, dans vos difficultés, dans vos épreuves, dans ce qui
vous paraît bloqué aujourd'hui, ou sans issue, ou sans espoir. Soyez assurés
que le dernier mot de Dieu sera le bon.
Enfin une autre leçon que j'apprends
de la résurrection de Jésus, c'est que rien n'égale la puissance de Dieu. La
terre a tremblé. Des anges se sont manifestés. La grande pierre a été roulée.
Les bandelettes et le suaire qui
enveloppaient le corps de Jésus se sont affaissés. Le Seigneur s'en est dégagé.
Il s'est levé d'entre les morts.
On peut échapper au pouvoir de
beaucoup de puissances dans ce monde : pouvoirs des idées, des idéologies,
pouvoirs des hommes, des gouvernements, pouvoir de la nature, de la maladie.
Mais personne ne peut échapper à la mort. C'est le plus grand des pouvoirs et
c'est Satan qui le détient. Cependant Jésus n'a pas été retenu par ce pouvoir :
"Il est ressuscité !"
L'apôtre Paul écrit
aux Ephésiens (1. 19-20) que Dieu, en ressuscitant le Christ, a mis en action "la
grandeur surabondante de sa puissance". Et aux Philippiens (3. 10), il écrit qu'il
s'agit pour lui "de connaître la puissance de sa résurrection".
Alors je peux me demander comment se
manifeste la puissance de la résurrection dans mon existence de tous les jours.
Comment allez-vous ? Comment se porte votre vie spirituelle ? Connaissez-vous
des hauts et des bas ? Des défaites ? De la médiocrité ? Mais "Il est
ressuscité !" Quel est l'impact
de mon témoignage, de celui de notre église ? Est-ce que nous n'avons pas
besoin ce matin de croire à la puissance de Dieu ? Que chacun de nous réponde
pour lui-même !
"Il
est ressuscité !" Nous avons à
nous le rappeler constamment, de même que tout ce que cela implique. C'est
pourquoi le Seigneur nous a laissé la cène comme aide-mémoire. Savez-vous que
l'Eglise des premiers siècles n'avait aucune des fêtes chrétiennes que nous
célébrons dans l'année : ni Noël, ni Vendredi Saint, ni Pâques, ni l'Ascension,
ni Pentecôte. Cependant, chaque semaine, le premier jour, on célébrait le
Ressuscité. On le fêtait dans le repas de la cène… jusqu'à ce qu'il vienne.
C'est ce que nous allons faire, nous aussi. Car il est ressuscité, il est vivant,
il revient. Nous le proclamons et nous l'attendons.
Prédication de
Pâques 1979 à Valence
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