Pleins de confiance
!
"Nous
ne perdons pas courage" (II Cor. 5. 6, 8)
Lectures : Livre de l'Exode,
chapitre 14, versets 6 à 14
Livre des Actes des Apôtres, chapitre 12, versets 1 à 7
Seconde épître de Paul aux Corinthiens, du chapitre 4, verset
16 au chapitre 5, verset 10
Dans la lecture de la lettre aux Corinthiens
que nous venons de faire, je voudrais relever deux expressions qui reviennent
chacune deux fois : "Nous ne perdons
pas courage" (4. 1, 16 et 5. 6,
8) ou "Nous sommes pleins de courage"
qu'on pourrait traduire aussi comme le font d'autres versions "Nous sommes pleins de confiance"
ou "pleins d'assurance".
Etre confiant et plein d'assurance, c’est être comme Moïse. Il est seul
à la tête d’un peuple nombreux. Acculé par l’armée égyptienne qui le poursuit
et face à la mer qui n’offre aucune issue de secours, il dit au peuple : "Ne craignez pas. Restez en place...
Gardez le silence !" (Ex. 14. 13, 14). Il ne se décourage pas, il
est plein d’assurance.
Etre confiant et plein d'assurance,
c’est être comme Pierre. Il sait que son ami Jacques a été exécuté par Hérode.
Et c’est justement devant ce même Hérode qu’il doit comparaître le lendemain.
Dans la prison sa confiance est telle
qu’il dort profondément. Il dort si fort que l’ange chargé de le réveiller doit
le frapper au côté.
Etre confiant et plein d'assurance,
c’est faire preuve d’un optimisme réaliste, dans ce sens que nous voyons avec
sérénité l’heureux dénouement de notre situation, tout en étant conscient des
difficultés. Celui qui est réaliste n’ignore pas ce qui peut lui arriver. Au
contraire, il sait que la position du chrétien dans ce monde est inconfortable,
quelles que soient les situations où il se trouve. Il sait que le Prince de ce
monde fait tous ses efforts pour lutter contre le royaume de Dieu. Mais il
reste rassuré.
"Nous
sommes toujours pleins de courage" (II Cor. 5. 6). Notre texte ajoute en tous temps, toujours. Et
dans le contexte, l’apôtre énumère quelques circonstances difficiles ou
quelques domaines où, malgré tout, ne doit poindre aucun découragement. Il y a
tout d’abord le dépérissement de notre homme extérieur, c'est-à-dire de notre
corps. Ce n’est pas toujours évident de constater la détérioration progressive
de nos facultés, de notre vue, de notre ouïe, de notre mémoire, de nos forces,
de notre santé parfois. Ensuite nous connaissons des moments d’affliction,
c'est-à-dire de pressions de toutes sortes. Nous sommes, comme l’apôtre
l’exprime admirablement :
"pressés
de toutes manières, mais non écrasés,
démunis,
mais non désespérés,
persécutés,
mais non abandonnés,
abattus,
mais non perdus" (II Cor. 4.
8-9).
Enfin notre vie ici-bas reste fragile.
Face à la mort, nous sommes tous,
comme
me le faisait remarquer un ami, des sursitaires. Notre corps n’est qu’une tente
très vulnérable dans les intempéries, une tente qui bientôt sera détruite.
Pourtant dans ces domaines évoqués par Paul, comme dans d’autres, nous ne
sommes ni découragés, ni lassés, ni effrayés.
Parler ainsi, dire que nous sommes
pleins de courage, ne serait-ce pas prétentieux ? Ne serait-ce pas de la
fanfaronnade ? Non, à condition que nous n’oubliions pas que les
fondements de notre assurance ne se trouvent pas en nous-mêmes, mais dans le
Seigneur et dans son œuvre passée, présente et à venir.
Notre assurance repose, en ce qui
concerne le passé, sur l’œuvre accomplie par Jésus-Christ notre Sauveur. Il est
venu manifester d’une façon concrète l’amour de Dieu, "qui n’a pas épargné son
propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous. Comment ne nous donnera-t-il
pas aussi tout avec lui, à cause de sa grâce." Ces affirmations
répondent à l’interrogation "Si Dieu est pour nous, qui sera contre
nous ?" (Rom. 8. 32).
L’œuvre de Dieu comprend non seulement
les souffrances et la mort de Jésus pour nous, mais aussi la résurrection du
Prince de la vie et, de la part de son Père, l’envoi du Saint-Esprit. Celui-ci
est donné à tous ceux qui lui obéissent. A nous qui avons répondu à sa grâce,
il nous a déjà été donné les arrhes de cet Esprit qui nous remplit d’assurance
et de courage.
Nous fondons notre assurance
présentement sur toutes les promesses de Dieu, comme celles données à Josué,
par exemple, "Je serai avec toi… je ne te délaisserai pas
et je ne t’abandonnerai pas. Sois fort et courageux !" (Jos.1. 5-7). Comme les paroles du
prophète Esaïe : "Toi… que j’ai choisi… je ne te rejette
pas ! N’aie pas peur, car je suis avec toi; ne jette pas des regards
inquiets, car je suis ton Dieu; je te rends fort, je viens à ton secours, je te
soutiens de ma droite victorieuse"
(Es. 41. 9-10). Et presque à chaque page de notre Bible nous avons de
telles promesses.
De plus, nous savons que le Seigneur
tient tout ce qu’il dit parce qu’il est fidèle. Il l’a été autrefois, il l’est
aujourd’hui, il le sera toujours. Nous marchons donc par la foi, les oreilles
accrochées à ses promesses. Nous croyons
sa parole qui ne perd pas sa puissance. Si nous nous imbibons de cette parole,
nous sommes, en effet, pleins d’assurance.
Dans l’avenir nous avons l’espérance du
ciel, la rencontre avec Jésus, la transformation de nos corps mortels en corps
glorieux. Nous sommes persuadés, certes, que le Seigneur intervient dans le
monde. Il en est le Souverain. Mais nous attendons la fin du mal et de l'affliction,
le jour où les humains de toutes les époques et de toutes les origines rendront
compte devant lui de leur comportement durant leur vie.
Rester confiant, ne pas se laisser
abattre, ne pas faiblir, ne pas faillir, voilà ce qu'expérimente l'apôtre. Oui,
mais en vue de quoi ? Essayons de dégager, d'après notre lecture de tout à
l'heure et en simplifiant, le double but de Paul :
1°) Dieu, dans sa bonté, dit-il, lui a confié
une tâche, une mission : c'est d'être au service de la nouvelle Alliance dont le
Christ est le Médiateur et le Saint-Esprit le sceau. C'est l'alliance de la
vie, de la liberté, de la vérité, de l'espoir, du salut. Bref, le ministère de
Paul c'est d'apporter l'Evangile à tout le monde. C'est trop important pour
qu'il baisse les bras. Et pour autant que nous ayons le même but, c'est trop
important pour que nous baissions les bras, ne croyez-vous pas ? Faudrait-il
que l'œuvre de Satan soit accomplie avec
plus de courage que l'œuvre de Dieu ?
On n'a pas à avoir honte de l'Evangile (honte de soi-même, oui). Notre service,
comme celui de l'apôtre, garde toute sa pertinence aujourd'hui. Ne nous
décourageons pas si tout ne va pas comme sur des roulettes, si tout n'est pas
"cool".
2°) Si Paul reste confiant, s'il ne se laisse
pas abattre, c'est qu'il veut être agréable au Seigneur. Il y a, tout autour de
nos textes un enseignement sur l'eschatologie, sur l'état intermédiaire, sur le
retour de Jésus, sur la résurrection finale, sur le jugement dernier. Et il
n'entre pas dans notre propos d'en parler maintenant. Mais je relève seulement
cette parole : "Nous désirons avant tout lui plaire, que nous demeurions dans ce corps
ou que nous le quittions" (v. 9). Lui plaire, lui être agréable, est-ce
que cela ne pourrait pas aussi être notre ambition ?
Comme l'apôtre et quelle que soit notre
position dans cette église, nous avons, nous aussi un double but : Nous mettre
au service de l'Evangile avec persévérance et plaire au Seigneur en toutes
circonstances, sans nous lasser. Quel beau programme nous avons devant nous !
Prions pour qu'il en soit ainsi. Justement à propos de prière, il y a une femme
dont a parlé le Seigneur Jésus. Sûre d'obtenir gain de cause, elle ne s'est pas
découragée. C'est la veuve de la parabole du mauvais juge. Elle a persévéré,
elle a continué jusqu'à ce que sa requête aboutisse. Elle n'a pas baissé les
bras, elle a eu du courage, elle a eu confiance.
Imitons-la et que Dieu nous soit en aide
!
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