jeudi 18 décembre 2014

Les fêtes : NOËL

La crèche de Bethléhem

 " Un nouveau-né dans une crèche" (Luc 2. 12)


Lectures : Livre du prophète Esaïe, chapitre 53, versets 4 à 7
                        Epître aux Hébreux, chapitre 10, versets 3 à 10
                        Evangile selon Luc, chapitre 2, versets 1 à 20

            Dans les villages de Provence on trouve souvent à l'approche de Noël des marchés de santons. Nous en avons profité pour y acheter, avant la venue de nos petits-enfants, tous les personnages d'une crèche. En y ajoutant, bien sûr, tous les animaux, des moutons, sans oublier le bœuf et l'âne que l'on détachait de leur crèche chaque jour, y compris le jour du sabbat, selon les paroles mêmes de Jésus.

            Dans le récit de l'annonce aux bergers de la naissance de Jésus, l'ange du Seigneur leur dit : "Il vous est né... un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici un signe pour vous : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche." (Luc 2. 11-12). Le mot signe est important. C'est l'élément qui permet de reconnaître quelque chose. Selon les paroles de l'ange, les bergers devaient reconnaître trois vérités sur le petit enfant de la crèche et ce matin je voudrais les relever pour notre édification.

            D'abord la crèche est le signe de la naissance d'un Sauveur. Imaginez cet événement : un accouchement dans une étable ! On ne sait pas s'il y avait un bœuf ou un âne, en tous cas probablement des moutons. Peut-être a-t-on dû les chasser pour faire la place au Fils de Dieu. Bien sûr on ne pouvait pas le faire pour les occupants de l'hôtellerie ! En fait, Jésus vient prendre la place de ces animaux dont on en destinait certains au culte du Seigneur. Vous savez que, d'après la loi, le sang répandu dans les sacrifices constituait un action réconciliatrice vis-à-vis de Dieu, et purificatrice pour le pécheur.

            Et voici que le Christ, entrant dans le monde, peut dire : "Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande; mais tu m'as formé un corps... Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté" (Héb. 10. 5, 7). C'est pourquoi il descend si bas dans l'humilité, si seul dans la pauvreté, si méconnu dans l'abaissement, si profond dans l'amour.

            Mais rappelons-nous quelques aspects de sa courte carrière sur la terre : Jean-Baptiste le présente comme "l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde" (Jn 1. 29). Il entre dans le Temple. Il en chasse les vendeurs de brebis, de bœufs et de volailles. C'est lui-même  qui sera la victime sainte du sacrifice. Il sera "maltraité et opprimé... semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie" (Es. 53. 7). Et sa croix sera l'étal du boucher où il est égorgé.

            En considérant la crèche, ce matin, je n'y vois pas un bébé rose et nu. J'y découvre plus qu'un petit Jésus. J'y contemple le Sauveur du monde. "Il vous est né un Sauveur" dit le messager du Seigneur. Ce petit enfant dans une crèche sera la victime des victimes dont le sang sera versé pour l'expiation. Et vous, qu'avez-vous fait de lui ? Que faites-vous encore de lui ? Avez-vous encore quelque faute à lui confesser ? Avez-vous encore sur la conscience quelque mal à lui avouer ? Il vous est né un Sauveur.

            Nous apprenons une deuxième vérité par cet enfant dans la crèche de Bethléhem : Il est le Christ, c'est-à-dire le Messie. Tout le projet de Dieu est lié à son peuple, aux paroles et aux témoignages qu'il lui a confiés. Les prophètes l'annoncent :  le Messie sera fils de David et il viendra de Bethléhem. Or l'enfant de la crèche a du sang de David par sa mère, si l'on suit sa généalogie donnée au chapitre 3 de Luc. Joseph, d'après l'Evangile de Matthieu, est aussi de lignée royale. En l'adoptant, il lui donne son titre légitime. Jésus est bien le Messie-Roi.

            A l'époque de sa naissance, tout le peuple, à l'instar du vieux Siméon, attendait la réalisation des promesses du Seigneur. Ceux qui connaissaient les Ecritures saintes savaient où devait naître le Messie. C'est pourquoi le roi Hérode, visiblement très troublé par l'arrivée des mages, convoque les scribes et les pharisiens. Il leur demande où doit naître le Messie.  "A Bethléhem, de Judée,  répondent-ils, car voici ce qui a été écrit par le prophète : Et  toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es nullement la plus petite entre les principales villes de Juda, car de toi sortira le Chef qui paîtra mon peuple d'Israël" (Mat. 2. 5-6).

            Mais le couple habite à Nazareth. Et pour que la prophétie s'accomplisse, Dieu va bouleverser le monde. Dans sa providence, il va provoquer toute une série de circonstances qui serviront à son projet. L'empereur César-Auguste décrète un recensement, et chacun doit se rendre dans son lieu d'origine. Marie enceinte et son époux Joseph sont obligés de faire quelque cent kilomètres jusqu'à Bethléhem. Mais pas de place pour eux car les auberges regorgent de monde. J'imagine un moment d'affolement quand les contractions annoncent l'arrivée imminente de l'enfant. On trouve une étable, on pousse les animaux ou on les chasse et leur crèche lui sert de berceau.

            La crèche de Bethléhem, signe de la naissance du Messie. Cela me parle : Dieu tient ses promesses. Même quand des gens ne s'occupent pas de Dieu, ils servent à la réalisation de son plan et à le glorifier. Le croyant n'a rien à craindre. Il peut vivre dans la quiétude et la paix. Il peut compter sur son Seigneur. Et mettre en lui toute son espérance.

            Après le Sauveur et le Messie, l'ange dit que l'enfant de la crèche de Bethléhem, sera "le Seigneur." C'est ce mot que les Hébreux utilisaient pour désigner Celui dont le nom est ineffable et que nos anciennes bibles traduisent par l'Eternel. Oui, l'enfant de la crèche, c'est bien, selon la prophétie d'Esaïe "l'Admirable, le Conseiller, le Dieu tout-puissant, le Père éternel, le Prince de la paix" (Es. 9. 5). Le Seigneur, c'est vraiment Dieu avec nous, Emmanuel. Si nous le reconnaissons comme tel, sa présence nous est assurée tous les jours de notre vie. Quel que soit le lieu où nous nous trouvons, quelles que soient les circonstances que nous traversons, il est là, avec nous, ne l'oublions pas. Que rien en nous ne lui déplaise, ni dans notre attitude, ni dans nos paroles, ni dans nos pensées.

            Les bergers, après avoir entendu l'annonce de l'ange du Seigneur, s'en vont en hâte  jusqu'à  Bethléhem. Ils reconnaissent le signe, le miracle. Ils trouvent le nouveau-né dans la crèche, avec Marie et Joseph. Après l'avoir vu ils vont raconter tout ce qu'ils savent de lui. Faisons de même, allons, nous aussi, dire que la crèche de Bethléhem est bien le signe qu'un Sauveur est né pour le monde. Proclamons qu'il est le Messie. Et n'oublions pas qu'il est le Seigneur.


            Alors, comme les mages, adorons-le. Offrons-lui tout ce qui nous est précieux et laissons-nous guider par lui dans tous nos itinéraires.
Prédication de Noël à Salon-de-Provence

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