jeudi 29 mai 2014

Les fêtes : L'ASCENSION

L’ASCENSION

Lectures : Psaume 24
                        Actes des apôtres, chapitre 1, versets 6 à 11
                        Épître aux Hébreux, chapitres 1, versets 1 à 4, et 2, versets 7 à 12              

Texte :                 "Portes, élevez vos linteaux ! Élevez-vous, portails éternels !
Que le Roi de gloire fasse son entrée !
Qui est ce roi de gloire ? – Le Seigneur, le fort, le héros,
Le Seigneur, le héros des combats.
Portes, élevez vos linteaux ! Élevez-les, portails éternels !" (Ps. 24. 7-9)

            On imagine David amenant l’arche du Seigneur de chez Obed-Edom où elle se trouvait. Le grand roi d’Israël a remporté de brillantes victoires. Il vient de conquérir de haute lutte la forteresse des Jébusiens qui n’est autre que colline de Sion, le cœur De Jérusalem. C’est là qu’il veut transporter l’arche de l’alliance, symbole de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Il arrive devant la muraille de la cité sainte, la ville éternelle. Ses portes aussi sont éternelles. Il veut qu’elles s’ouvrent toutes grandes. Ce sera une entrée triomphale. Il ne faudrait pas que l’arrivée de ce roi glorieux se fasse à la dérobée. Il ne faudrait pas qu’il passe par la petite porte. Au contraire, le plus grand honneur doit lui être rendu.

            C’est ainsi que le Seigneur Jésus entre dans le ciel à l’ascension. Ce jour-là n’est pas seulement le moment de la séparation d’avec ses disciples ; ce n’est pas seulement un départ, c’est une élévation, "Il a été élevé." Il est exalté. C’est le jour de son intronisation, de sa grande réception dans le ciel. C’est là qu’il recouvre la gloire qu’il avait un instant abandonnée pour venir jusqu’à nous. "Il s’est assis à la droite de la majesté divine, au plus haut des cieux, devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité un nom plus éminent que le leur" (Héb. 1. 3-4).

            A propos de ces portes qui doivent s’élever, on a retrouvé en Syrie, à un certain château de Bania, les restes d’une ancienne entrée dont la porte coulissait dans des rainures et qui se relevait un peu comme un store ou comme les herses qui fermaient l’entrée de nos châteaux forts au Moyen Age. C’est l’image employée ici. Il faut de la grandeur, de la hauteur. Comme si le roi était monté sur un cheval, semblable à ce cavalier vainqueur de l’Apocalypse chevauchant un cheval blanc.

            "Que le roi de gloire fasse son entrée !" Mais on demande : "Qui est ce roi de gloire ?" Il paraît que lorsque la reine d’Angleterre veut se rendre dans la cité de Londres, elle arrive devant le portail du Temple, dont les battants sont soigneusement fermés. Alors un héraut s’avance et crie : "Ouvrez le portail !" Et de l’intérieur on entend une voix disant : "Qui est-ce ?" Le héraut répond : "C’est la reine d’Angleterre !" Immédiatement le portail lui est grandement ouvert et elle entre sous les acclamations de la foule. IL a suffit de donner le nom ou le titre. Dans notre psaume, "C’est le Seigneur, le fort, le puissant, le Seigneur, le héros de la guerre."

            C’est celui dont l’origine remonte aux temps anciens. Il est appelé la Parole. Il était au commencement, il était avec Dieu, il était Dieu. Et il a pris un corps tel que le nôtre. Il a séjourné parmi nous plein de grâce et de vérité. Il a été puissant dans ses discours et dans ses actions. Il a accompli des miracles. Il a lutté contre l’injustice. Il a fustigé l’hypocrisie. Il a combattu contre toutes les formes du mal et contre les puissances des ténèbres. Il s’est montré le fort, le puissant. Il a surtout fait la guerre au grand ennemi de Dieu et des hommes, Satan, et il a été vainqueur. Puisque, mis à mort injustement et enseveli, il est sorti vivant du tombeau. Il triomphe ainsi de la mort pour toujours. Tel est ce roi de gloire.

            C’est lui notre Seigneur Jésus-Christ, comme l’apôtre Thomas le reconnaît en s’écriant : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Jésus venait de dire à ce disciple incrédule : "Avance ici ton doigt, regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté percé !" (Jean 20. 24). Reconnaissons que celui dont nous allons rappeler la mort, tout à l’heure, en prenant la sainte cène, c’est le même que nous célébrons comme un roi glorieux. L’épître aux Hébreux (2. 9) déclare, nous l'avons lu tout à l'heure : "Celui qui a été un moment abaissé au dessous des anges, Jésus, nous le contemplons couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte."

            Cette entrée glorieuse et solennelle est riche de signification quant à lui-même et quant à nous. D’abord, quant au Seigneur Jésus : son ascension suit sa résurrection et elle montre bien que l’œuvre rédemptrice de la croix est parfaitement suffisante. Dieu le Père agrée le sang que lui présente, dans le sanctuaire céleste,  son Fils,  souverain Sacrificateur parfait. De plus l’accueil réservé au ciel pour Jésus nous rappelle qu’il reste vivant. Il est vivant et il ne reste pas inactif : comme il l’avait promis,  il répand avec abondance sur son peuple, de la part de son Père, le Saint-Esprit avec tous ses fruits. Il prépare son épouse pour le jour où il viendra la chercher. Il continue son ministère de prière pour elle. Il fait des dons aux hommes en qualifiant certains pour édifier son Eglise. Il envoie sa bénédiction et sa grâce sur les siens. Or, on le sait, comme il est écrit dans les Proverbes (19. 12) : "la faveur du roi est comme la rosée sur l’herbe" (cf. Osée 14. 6).

            "Portes, élevez vos linteaux", qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Pourquoi rehausser les portes ? Rien alors ne devait empêcher, ni même freiner le passage du roi. De même rien, quant à nous, ne doit entraver son action. Nous devons lui ouvrir tout grand la porte de notre cœur et le laisser passer là où il veut. Il est le souverain fort et puissant, il est le roi de gloire. "Honore le roi !" (I Pierre 2. 7) nous est-il commandé.

        Comment le faire ? Par nos paroles premièrement. Célébrons-le, louons-le, adorons-le ! Pas seulement au culte, mais tout le temps. Dans la pratique juive, on a prévu un psaume à chanter pour chaque jour de la semaine. Le premier jour, c’est justement le psaume 24 que nous méditons qui est choisi. Le lundi, le psaume 48 : "Le Seigneur est grand, il est digne de toute louange." Le mardi, le psaume 82 : "Lève-toi, ô Dieu, juge la terre." Le mercredi, le psaume 84 "Comme elles sont aimées, tes demeures, Seigneur des Armées !" Le jeudi, le psaume 81 "Poussez des cris de joie vers Dieu, notre force !" Le vendredi, le psaume 93 : "L’Eternel règne, il est majestueux." Et le dernier jour de la semaine, jour du sabbat, le psaume 92 : "Il est beau de louer le Seigneur et de célébrer ton nom, ô Très-Haut." J’ai essayé de choisir ces psaumes dans les chants de ce matin.
      
       Nous devons honorer notre  Roi à tous les moments de notre vie. Nos chants de louange en seront le reflet. De même nous saurons honorer les autres, ceux que nous côtoyons dans la famille, dans la société, dans l’Eglise. Il faut que notre humilité et notre respect soient remarqués. Enfin un signe de l’honneur que nous apportons au Seigneur, c’est la façon dont nous lui donnons une part de nos biens. Il est écrit : "Honore le Seigneur avec tes biens et avec les prémices de ton revenu" (Prov. 3. 9).   Ainsi, que notre attitude soit digne devant ce grand roi !

       Pour terminer, je dirai que l’entrée de Jésus dans la gloire me donne un sentiment indéfinissable, fait d’infinie reconnaissance et de joie mêlé à une sorte de fierté. Le poète l’exprimait ainsi :                   Oh ! la merveilleuse histoire :
Christ est mort pour moi.
Jésus est le Roi de gloire
                           Et je suis frère du Roi ! (Ruben Saillens)
            "Frère du Roi" ? Oui, nous partageons déjà par la foi la gloire de notre Sauveur. Nous sommes déjà par la foi "assis ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ" (Eph. 2. 6). Il nous donne déjà un "trône glorieux" (I Sam. 2. 8). Quel honneur et quelle responsabilité !

            Mais ce n'est pas tout. Au psaume 73, v. 23 et 24, nous lisons : "Tu m’as saisi la main droite ; tu me conduis par ton conseil, puis tu me recevras dans la gloire." Nous serons donc au final accueillis au ciel près lui pour vivre avec lui pour toujours. Prions pour que ce jour-là notre "entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur nous soit largement accordée" (II Pierre 1. 11).

Prédication du dimanche après l'Ascension à Salon de Provence


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Messages d'espoir