mercredi 8 janvier 2014

Parabole du semeur





Evangile de Matthieu 13. 1-9 et 18-23


            Il y a dans l’Évangile des perles de la littérature universelle : ce sont les paraboles de Jésus. Ces petits chefs d’œuvre sont basés sur l’observation de faits simples et familiers, que chacun peut comprendre. Mais ils renferment de profonds enseignements que nous allons découvrir ensemble, aujourd’hui, à partir de la parabole dite du semeur.

            "Un semeur sortit pour semer…" J’ai habité un certain temps la compagne. De ma fenêtre, je voyais parfois le geste large du semeur répandant le grain. Il arrive, comme dans notre parabole, que la semence tombe quelque peu en dehors de la terre labourée et bien préparée.

            Disons tout d’abord que le semeur qui sort pour semer, le bon Semeur, le vrai Semeur, c’est le Christ lui-même, au sens absolu. En effet il est sorti du ciel pour venir sur la terre, pour semer dans un terrain difficile où il y a beaucoup de passage, comme sur les routes du monde, là où Satan règne. Ou bien dans un terrain mal uni, rocailleux. Ou encore dans un terrain où poussent ronces et épines, conséquence du péché de l’homme.

            En répandant ses grains, le but du semeur est clair, il veut qu’ils germent, qu’ils produisent épis nouveaux et grains nouveaux. C’est ainsi que le Christ est venu semer sa parole pour qu’elle produise un effet dans nos vies. Mais lui-même, que l’évangile de Jean appelle la Parole, s’est déjà donné au monde comme parole vivante. Il a pris un corps, pour devenir homme. Il est venu jusqu’à nous. Et c’est lui aussi, le Christ, qui est ce grain de blé, selon ses propres termes. Grain tombé en terre, il est mort et a été enseveli avant de porter du fruit. Il a donné sa vie pour le monde, particulièrement pour ceux qui croiront en lui. Il avait subi l’opposition, tout avait été mis en œuvre pour faire obstacle à ce qu’il avait entrepris et pour que son but, qui était de sauver les hommes, ne se réalise pas. Mais il a gagné son "challenge", il est sorti vainqueur de sa tombe, il a envoyé son Esprit et il porte encore aujourd’hui beaucoup de fruit. C’est un résultat inimaginable, incalculable.

            Dans la parabole du semeur nous voyons trois obstacles au développement de la plante : les oiseaux qui picorent ce qui tombe sur le chemin, le terrain rocailleux qui ne permet pas l’enracinement des graines, et les ronces qui étouffent les bonnes pousses. Nous notons aussi comment une partie de la semence produit une récolte abondante, "un grain cent, au autre soixante, un autre trente", selon le texte même (v. 8).

            Revenons au début : "Une partie des grains tomba le long du chemin. Des oiseaux vinrent la manger" (v. 4). Et Jésus explique un peu après : Tous ceux qui entendent la Parole de Dieu sans la comprendre voient venir le Mauvais, c'est-à-dire le diable, enlever ce qui a été semé dans leur cœur. L’image des oiseaux est particulièrement bien choisie pour parler de l’action de Satan. J’ai vu des paysans africains se tenir toute la journée autour de leur champ de riz pour en chasser des nuées d’oiseaux. Il est très difficile de les empêcher de nuire. Vous avez beau les faire fuir, ils reviennent et reviennent encore.  Pareillement Satan, qui est notre pire ennemi, veut constamment ôter la Parole de notre cœur. Il ne veut pas que nous croyions et que nous soyons sauvés. Il fait tout pour que les grains ne germent pas, chez l’insensé qui nie la réalité de Dieu, chez le raisonneur incrédule, chez l’indifférent qui doute, ou simplement chez celui qui veut se justifier d’un comportement anormal. Si nous adoptons l’une de ces attitudes-là, l'Évangile ne nous sert à rien.

            "Une autre partie des grains tomba dans des endroits pierreux où elle n’avait pas beaucoup de terre. Elle leva aussitôt parce qu’elle ne trouva pas un sol profond, mais aux premières chaleurs du soleil, elle sécha et fut brûlée, faute de racines" (v. 5-6).  Et Jésus explique  encore : ceux qui accueillent la Parole avec bonheur, mais superficiellement, sont tôt ou tard mis à l’épreuve. Ils subissent des difficultés, des pressions, des épreuves. Et comme l’action du soleil peut faire grandir ou, au contraire, faire sécher une plante, de même l’épreuve pour le croyant peut lui être ou profitable, ou catastrophique.

          J’ai connu Myriam, dont le père était un athée déclaré. Quand cette jeune fille s’est convertie à Jésus-Christ, elle s’est mise à prier et à lire la Bible et cela, plus encore parce qu’elle avait du temps, étant à la recherche d’un emploi. Un jour, son père, excédé de la voir souvent plongée dans une lecture qu’il jugeait inutile, lui mit, à l’heure du repas, sa Bible dans son assiette et lui dit : "Tiens, voilà pour te nourrir aujourd’hui !" Mais Myriam a tenu bon malgré les vexations dont elle était l’objet. Si nous voulons suivre le Seigneur, un jour ou l’autre, nous connaîtrons le même genre d’épreuves. Nous pourrons subir des pressions de la part des incroyants, dans notre famille ou dans notre entourage. Nous aurons à affronter l’indifférence ou l’opposition, voire la persécution. Allons-nous tenir le coup ? Oui, à condition que nous ne soyons pas plantés parmi les pierrailles, mais que nous ayons des racines profondes.

            "D’autres grains tombèrent parmi les ronces qui, en poussant, étouffèrent la plante" avant que les épis mûrissent (cf. v. 7). C’est l’image, selon Jésus, de ceux qui se laissent accaparer par les soucis de la vie, par la recherche des plaisirs et de la richesse. Un jeune homme se vantait d’avoir sa nana, sa bagnole, et son fric à la fin du mois. Mais peu de temps après, un autre lui enleva sa copine, il cassa sa voiture dans un accident et il perdit son emploi. Que lui restait-il des "valeurs" qu’il considérait comme sûres et essentielles dans sa vie. Je pense qu’il nous faut relativiser, par rapport à Dieu et à sa Parole, ce qui compte pour nous dans notre existence. On ne peut avoir le bonheur seulement par les biens dont on jouit et par les plaisirs. On ne doit pas désirer sans discernement tout ce que le monde nous offre. Il nous faut faire des choix. Il nous faut investir dans des valeurs éternelles.

            "D’autres grains tombèrent dans la bonne terre et ils produisirent du fruit au centuple" (v. 8). Ce sont, explique encore Jésus, ceux qui sont bien disposés, qui accueillent la Parole de Dieu et qui la retienne pour la comprendre. Beaucoup de gens ont une opinion sur la Bible sans l’avoir réellement lue avec attention. Je vous invite à la découvrir en cet instant. Je vous invite à la méditer dans un esprit de prière. Il faut effectivement faire un effort de pensée, de compréhension à l’égard du message de Dieu. Il vous faut l’aborder en vous débarrassant de tout préjugé, de toute conclusion hâtive. Souvenez-vous que l’Evangile ne nous présente pas une religion extérieure, faite de formes et de rites faciles à reproduire. Nous avons besoin de notre intelligence, mais une intelligence éclairée et guidée par le Saint-Esprit pour comprendre le projet du Seigneur pour les humains.
           
            Je vous demanderai donc d’avoir l’esprit ouvert, une très grande honnêteté intellectuelle et une volonté bien disposée. La parabole du semeur, comme beaucoup d’autres paroles semblables, vous apparaîtra riche de sens pour votre vie.

            Avant de terminer, je vous poserai la question : Y a-t-il des épines ou des chardons qui sont en train d’étouffer votre vie ? N’ayez pas un cœur partagé, vous ne pouvez servir deux maîtres, vous ne pouvez servir Dieu et Mammon, le dieu de l'argent. Que rien donc ne fasse obstacle en cet instant, et dans la suite, pour que vous connaissiez, dès à présent, le paradis de Dieu, les richesses de son royaume, de même que la grandeur de son amour dans votre vie.

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