Evangile de Matthieu 13. 24-30 et 36-43
On
discute beaucoup dans certains milieux pour savoir s’il faut enseigner la
religion à l’école. Il y en a qui déplorent que les plus jeunes ne connaissent
pas la signification de termes qu’on emploie encore couramment et qui sont
directement en rapport avec notre héritage culturel judéo-chrétien. C’est vrai
qu’on pourrait ouvrir un débat sur ce sujet.
Mais
il y a aussi le fait vérifiable que beaucoup d’expressions passées dans notre
langage courant proviennent directement de la Bible. Par exemple : semer
la zizanie, c'est-à-dire faire naître de la discorde, des disputes, vient d’une
parabole du Christ, celle de la mauvaise herbe ou ivraie. En effet, le mot
zizanie est la transcription du mot grec qu’on traduit par ivraie, une plante
enivrante et vénéneuse. On entend aussi parfois : il faut séparer le bon
grain de l’ivraie. Là aussi c’est une réminiscence de cette même parabole. Je
voudrais donc maintenant vous la rappeler et j’essayerai d’en tirer quelques
enseignements pour nous.
"Jésus proposa à ses disciples une
autre parabole : il en va du royaume des cieux comme d’un homme qui avait
semé du bon grain dans son champ. Or son ennemi vint, tandis que tout le monde
dormait, sema de la mauvaise herbe (de l’ivraie) au milieu du blé et s’en alla.
Lorsque les plantes commencèrent à pousser et les épis à se former, la mauvaise
herbe apparut aussi. Alors les ouvriers agricoles vinrent poser la question à
leur patron : ‘Tu avais semé de la bonne semence dans ton champ. D’où
vient donc cette mauvaise herbe ? – C’est un ennemi qui a fait cela,
répondit-il." (Évangile selon Matthieu, chapitre 13, versets. 24-30 et
36-43)
"D’où vient cette mauvaise herbe ?"
Cette question au cœur de la parabole est bien semblable à nos
interrogations : D’où vient le mal sur la terre ? Et nous
ajoutons : Si Dieu est Dieu, s’il est bon, s’il est tout-puissant,
pourquoi laisse-t-il et les méchants triompher ? Pourquoi le mal se
développe-t-il plus vite que le bien ? Dieu se serait-il éloigné de sa
création ? L’aurait-il abandonnée aux forces de destruction et de
malheur ? Dieu serait-il mort, comme certains l’ont prétendu ?
Nous
avons des éléments de réponse dans cette parabole et dans l’explication que
Jésus lui-même en a donné. "Le
champ, dit-il, c’est le monde." Et ailleurs, dans la Bible, Dieu
dit : "Le monde est à moi et
tout ce qui s’y trouve" (Ps 50. 12). Il est donc le Maître de
l’univers et il connaît tout des humains et de ce qui les entoure. Au départ,
il n’a mis dans le monde que de bons grains, puisque la Bible nous dit que
l’homme a été créé sans péché. Comme la mauvaise herbe a été semée après coup
par un ennemi, le mal aussi est venu empoisonner l’humanité de l’extérieur. Il
est entré par le diable, le grand adversaire de Dieu et des hommes. Mais on
voit que, tout de suite, parmi les enfants d’Adam déjà, Abel et Seth surent
invoquer le Seigneur, alors que Caïn, lui, s’adonna au mal. Puis, on apprend
que Noé est l’objet de la grâce de Dieu au milieu de gens complètement
corrompus. Ensuite Abraham, dont le père était idolâtre, lui aussi eut
confiance en Dieu et crut sa parole. Pour cela Dieu le considéra comme juste au
milieu de nations complètement païennes.
Toutes
les religions du monde font état de deux catégories de personnes, les bons et
les méchants. Nous tous, nous avons cette notion au fond de nous-mêmes. En expliquant
la parabole de l’ivraie à ses proches, Jésus appelle les uns, enfants du
royaume et les autres, enfants du Malin ou du Mal. Les enfants du royaume
sont ceux qui appartiennent au Roi, parce que, l’ayant accepté comme leur
Sauveur personnel, il règne sur leur vie. Ils ont reconnu que le Christ avait
accompli un sacrifice sur la croix pour pardonner leurs péchés. Ils ont cru en
lui pour être sauvés et ils ont la volonté de suivre sa loi d’amour. Les
enfants du Malin restent dans la sphère du mal, auquel ils s’adonnent
délibérément, rejetant le Christ de leurs pensées et de leurs actions.
Jésus
a dit que l’on reconnaissait un arbre au genre de fruits qu’il porte. (Mat. 12.
33). Il a dit aussi que "Tout bon
arbre produit de beaux fruits, tandis que l’arbre malade produit de mauvais
fruits" (Mat. 7. 17). Il est intéressant de savoir, au sujet de la
parabole de Jésus, que les jeunes pousses d’ivraie ressemblent terriblement aux
jeunes pousses de blé et qu’il est très difficile de les différencier. Ainsi, à
première vue, les enfants du royaume ne se distinguent pas facilement des
enfants du mal. Ce n’est que d’après ce qu’ils font, d’après les fruits qu’ils
portent, qu’on pourra les reconnaître. Avant même d’aller plus loin,
posons-nous donc une première question : Quels fruits portons-nous ?
Dans
la parabole de Jésus, les ouvriers proposent à leur maître : "Veux-tu que nous allions arracher la
mauvaise herbe ? – Non, leur dit-il, car en enlevant la mauvaise herbe,
vous risqueriez de déraciner le blé avec." En fait, c’est à la moisson
que se fera le tri. Voilà justement la réponse à l’une de nos interrogations.
Pourquoi n’arrive-t-on pas maintenant à extirper le mal de nos sociétés ? Et
comment faire ? La vie serait tellement plus belle s’il disparaissait tout
de suite. Et pourtant, n’aurions-nous aucun espoir ? Dieu, surtout, ne
pourrait-il pas intervenir ? Mais avec patience, il nous faut attendre la
moisson.
Jésus
est clair, il explique : "La
moisson, c’est la fin du monde" (v. 39). La vérité, c’est que le mal
et les enfants du mal seront châtiés, mais pas immédiatement. Ils bénéficient
d’un délai, d'un temps où ils peuvent changer radicalement, parce que Dieu a
beaucoup de patience envers tous. "Je
suis un Dieu bienveillant et compatissant, déclare-t-il, lent à la colère et
riche en amour et en bonté" (Ex. 34. 6). Sûrement, le mal sera jugé,
mais son jugement est différé. Ceux qui le pratiquent jouissent de ce temps de
grâce dont nous bénéficions aujourd’hui. La Bible dit : "Dieu n’aime pas voir mourir les
méchants. Tout ce qu’il désire, c’est qu’ils changent de conduite et qu’ils
vivent" (Ez. 18.23).
Oui, chers
amis, c’est bien aujourd’hui le moment où vous pouvez être sauvés. Demain sera
la moisson, symbole de jugement. Maintenant le Seigneur fait ce que la nature
ne peut produire : il transforme les enfants du mal en enfants du royaume.
J’en veux pour preuve qu’il sème encore maintenant de bons grains (Le temps du
verbe semer est un présent d’habitude, de continuité). La Bible dit : "A tous ceux qui ont reçu [le Christ],
il leur a donné la faculté de devenir enfants de Dieu" (Jn.1.12).
Voulez-vous l’expérimenter vous aussi ? Vous passerez alors de la mort à
la vie. Parce que le Christ a subi la mort pour vous et qu’il est ressuscité
pour que vous soyez déclarés justes.
J’ai parlé
tout à l’heure de la moisson. Encore un éclaircissement à propos de ces
questions existentielles qui sont toujours présentes à notre esprit : Où
allons-nous ? Quelle sera la fin du monde ? Eh ! bien, nous ne
sommes pas livrés au hasard du destin. Il y a une moisson, il y a un point
final. Ce jour-là, le tribunal divin démasquera toutes les injustices, toutes
les iniquités, toutes les responsabilités. Il jugera tout le mal, fautes et
délits, toutes les injustices, tous les crimes. Il condamnera tous ceux qui les
commettent et s’y complaisent. Présentement existe encore comme un grand
scandale, le mal avec sa corruption, ses incohérences inavouables, ses horreurs
insupportables. Un jour Dieu le fera cesser. Non seulement il y mettra fin,
mais il vengera ceux qui en ont été les victimes, en jugeant les coupables. Si
nous ne pouvons percer le mystère du mal ni savoir d’où il vient, faisons
confiance à Dieu qui y mettra un terme. Mais d’une certaine manière, il l’a
déjà pris sur lui, alors qu’il n’en est ni l’auteur, ni le propagateur. Il l’a
fait lorsque son Fils Jésus, l’Homme parfait, le Juste, le Saint a été cloué
sur la croix, expiant tout le péché du monde. "Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans
tenir compte aux hommes de leurs fautes" (II Cor. 5. 19). Voilà
pourquoi, dès maintenant, en regardant à lui, nous pouvons être pardonnés et
délivrés de tout mal. Mais les indifférents, les moqueurs, les opposants et
tous ceux qui ne veulent pas croire recevront ce qu’ils méritent. Les paroles
de Jésus sont lourdes de sens, mais nous sommes avertis : tous n'iront pas au
paradis, non, non.
Aujourd’hui
donc, il nous offre son royaume. Aujourd’hui nous pouvons devenir enfants du
royaume, enfants de Dieu. Aujourd'hui un message d'espoir nous est donné.
Alors, comme Jésus le dit en terminant sa parabole :"Que celui qui a des oreilles entende !"
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