mercredi 8 janvier 2014

Parabole de l'ivraie et du bon grain



Evangile de Matthieu 13. 24-30 et 36-43



            On discute beaucoup dans certains milieux pour savoir s’il faut enseigner la religion à l’école. Il y en a qui déplorent que les plus jeunes ne connaissent pas la signification de termes qu’on emploie encore couramment et qui sont directement en rapport avec notre héritage culturel judéo-chrétien. C’est vrai qu’on pourrait ouvrir un débat sur ce sujet.

            Mais il y a aussi le fait vérifiable que beaucoup d’expressions passées dans notre langage courant proviennent directement de la Bible. Par exemple : semer la zizanie, c'est-à-dire faire naître de la discorde, des disputes, vient d’une parabole du Christ, celle de la mauvaise herbe ou ivraie. En effet, le mot zizanie est la transcription du mot grec qu’on traduit par ivraie, une plante enivrante et vénéneuse. On entend aussi parfois : il faut séparer le bon grain de l’ivraie. Là aussi c’est une réminiscence de cette même parabole. Je voudrais donc maintenant vous la rappeler et j’essayerai d’en tirer quelques enseignements pour nous.

            "Jésus proposa à ses disciples une autre parabole : il en va du royaume des cieux comme d’un homme qui avait semé du bon grain dans son champ. Or son ennemi vint, tandis que tout le monde dormait, sema de la mauvaise herbe (de l’ivraie) au milieu du blé et s’en alla. Lorsque les plantes commencèrent à pousser et les épis à se former, la mauvaise herbe apparut aussi. Alors les ouvriers agricoles vinrent poser la question à leur patron : ‘Tu avais semé de la bonne semence dans ton champ. D’où vient donc cette mauvaise herbe ? – C’est un ennemi qui a fait cela, répondit-il." (Évangile selon Matthieu, chapitre 13, versets. 24-30 et 36-43)

            "D’où vient cette mauvaise herbe ?" Cette question au cœur de la parabole est bien semblable à nos interrogations : D’où vient le mal sur la terre ? Et nous ajoutons : Si Dieu est Dieu, s’il est bon, s’il est tout-puissant, pourquoi laisse-t-il et les méchants triompher ? Pourquoi le mal se développe-t-il plus vite que le bien ? Dieu se serait-il éloigné de sa création ? L’aurait-il abandonnée aux forces de destruction et de malheur ? Dieu serait-il mort, comme certains l’ont prétendu ?

            Nous avons des éléments de réponse dans cette parabole et dans l’explication que Jésus lui-même en a donné. "Le champ, dit-il, c’est le monde." Et ailleurs, dans la Bible, Dieu dit : "Le monde est à moi et tout ce qui s’y trouve" (Ps 50. 12). Il est donc le Maître de l’univers et il connaît tout des humains et de ce qui les entoure. Au départ, il n’a mis dans le monde que de bons grains, puisque la Bible nous dit que l’homme a été créé sans péché. Comme la mauvaise herbe a été semée après coup par un ennemi, le mal aussi est venu empoisonner l’humanité de l’extérieur. Il est entré par le diable, le grand adversaire de Dieu et des hommes. Mais on voit que, tout de suite, parmi les enfants d’Adam déjà, Abel et Seth surent invoquer le Seigneur, alors que Caïn, lui, s’adonna au mal. Puis, on apprend que Noé est l’objet de la grâce de Dieu au milieu de gens complètement corrompus. Ensuite Abraham, dont le père était idolâtre, lui aussi eut confiance en Dieu et crut sa parole. Pour cela Dieu le considéra comme juste au milieu de nations complètement païennes.

            Toutes les religions du monde font état de deux catégories de personnes, les bons et les méchants. Nous tous, nous avons cette notion au fond de nous-mêmes. En expliquant la parabole de l’ivraie à ses proches, Jésus appelle les uns, enfants du royaume et les autres, enfants du Malin ou du Mal. Les enfants du royaume sont ceux qui appartiennent au Roi, parce que, l’ayant accepté comme leur Sauveur personnel, il règne sur leur vie. Ils ont reconnu que le Christ avait accompli un sacrifice sur la croix pour pardonner leurs péchés. Ils ont cru en lui pour être sauvés et ils ont la volonté de suivre sa loi d’amour. Les enfants du Malin restent dans la sphère du mal, auquel ils s’adonnent délibérément, rejetant le Christ de leurs pensées et de leurs actions.

            Jésus a dit que l’on reconnaissait un arbre au genre de fruits qu’il porte. (Mat. 12. 33). Il a dit aussi que "Tout bon arbre produit de beaux fruits, tandis que l’arbre malade produit de mauvais fruits" (Mat. 7. 17). Il est intéressant de savoir, au sujet de la parabole de Jésus, que les jeunes pousses d’ivraie ressemblent terriblement aux jeunes pousses de blé et qu’il est très difficile de les différencier. Ainsi, à première vue, les enfants du royaume ne se distinguent pas facilement des enfants du mal. Ce n’est que d’après ce qu’ils font, d’après les fruits qu’ils portent, qu’on pourra les reconnaître. Avant même d’aller plus loin, posons-nous donc une première question : Quels fruits portons-nous ?

            Dans la parabole de Jésus, les ouvriers proposent à leur maître : "Veux-tu que nous allions arracher la mauvaise herbe ? – Non, leur dit-il, car en enlevant la mauvaise herbe, vous risqueriez de déraciner le blé avec." En fait, c’est à la moisson que se fera le tri. Voilà justement la réponse à l’une de nos interrogations. Pourquoi n’arrive-t-on pas maintenant à extirper le mal de nos sociétés ? Et comment faire ? La vie serait tellement plus belle s’il disparaissait tout de suite. Et pourtant, n’aurions-nous aucun espoir ? Dieu, surtout, ne pourrait-il pas intervenir ? Mais avec patience, il nous faut attendre la moisson.

            Jésus est clair, il explique : "La moisson, c’est la fin du monde" (v. 39). La vérité, c’est que le mal et les enfants du mal seront châtiés, mais pas immédiatement. Ils bénéficient d’un délai, d'un temps où ils peuvent changer radicalement, parce que Dieu a beaucoup de patience envers tous. "Je suis un Dieu bienveillant et compatissant, déclare-t-il, lent à la colère et riche en amour et en bonté" (Ex. 34. 6). Sûrement, le mal sera jugé, mais son jugement est différé. Ceux qui le pratiquent jouissent de ce temps de grâce dont nous bénéficions aujourd’hui. La Bible dit : "Dieu n’aime pas voir mourir les méchants. Tout ce qu’il désire, c’est qu’ils changent de conduite et qu’ils vivent" (Ez. 18.23).

Oui, chers amis, c’est bien aujourd’hui le moment où vous pouvez être sauvés. Demain sera la moisson, symbole de jugement. Maintenant le Seigneur fait ce que la nature ne peut produire : il transforme les enfants du mal en enfants du royaume. J’en veux pour preuve qu’il sème encore maintenant de bons grains (Le temps du verbe semer est un présent d’habitude, de continuité). La Bible dit : "A tous ceux qui ont reçu [le Christ], il leur a donné la faculté de devenir enfants de Dieu" (Jn.1.12). Voulez-vous l’expérimenter vous aussi ? Vous passerez alors de la mort à la vie. Parce que le Christ a subi la mort pour vous et qu’il est ressuscité pour que vous soyez déclarés justes.

J’ai parlé tout à l’heure de la moisson. Encore un éclaircissement à propos de ces questions existentielles qui sont toujours présentes à notre esprit : Où allons-nous ? Quelle sera la fin du monde ? Eh ! bien, nous ne sommes pas livrés au hasard du destin. Il y a une moisson, il y a un point final. Ce jour-là, le tribunal divin démasquera toutes les injustices, toutes les iniquités, toutes les responsabilités. Il jugera tout le mal, fautes et délits, toutes les injustices, tous les crimes. Il condamnera tous ceux qui les commettent et s’y complaisent. Présentement existe encore comme un grand scandale, le mal avec sa corruption, ses incohérences inavouables, ses horreurs insupportables. Un jour Dieu le fera cesser. Non seulement il y mettra fin, mais il vengera ceux qui en ont été les victimes, en jugeant les coupables. Si nous ne pouvons percer le mystère du mal ni savoir d’où il vient, faisons confiance à Dieu qui y mettra un terme. Mais d’une certaine manière, il l’a déjà pris sur lui, alors qu’il n’en est ni l’auteur, ni le propagateur. Il l’a fait lorsque son Fils Jésus, l’Homme parfait, le Juste, le Saint a été cloué sur la croix, expiant tout le péché du monde. "Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes" (II Cor. 5. 19). Voilà pourquoi, dès maintenant, en regardant à lui, nous pouvons être pardonnés et délivrés de tout mal. Mais les indifférents, les moqueurs, les opposants et tous ceux qui ne veulent pas croire recevront ce qu’ils méritent. Les paroles de Jésus sont lourdes de sens, mais nous sommes avertis : tous n'iront pas au paradis, non, non.

Aujourd’hui donc, il nous offre son royaume. Aujourd’hui nous pouvons devenir enfants du royaume, enfants de Dieu. Aujourd'hui un message d'espoir nous est donné. Alors, comme Jésus le dit en terminant sa parabole :"Que celui qui a des oreilles entende !"

Message radiodiffusé

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Messages d'espoir