Evangile de Matthieu 13. 45-46
Quand j’ai du
temps j’aime bien m’occuper de ma collection de timbres, les décoller des
enveloppes, les trier, les classer par pays, par séries. J’en ai peut-être
plusieurs milliers, car je garde tout. Ce qui m’intéresse, c’est d’en avoir de
tous les pays du monde et de découvrir tout ce qu’on a pu représenter sur de
petites surfaces de papier, les paysages d’un pays, sa faune, sa flore, ses
œuvres d’art, ses monuments, ses inventions, ses grands personnages. Les
philatélistes regardent à la valeur marchande d’un timbre. Savez-vous à combien
sont cotés certains timbres ? Les plus chers sont les plus anciens et ils
valent des milliers de francs. Les premiers que l’on ait imprimés en France
datent de 1849 et portent l’effigie de la déesse Cérès. Si vous trouviez un
"Cérès" neuf de 1 franc de l’époque, il vaudrait environs 400'000
francs d’aujourd’hui. Si vous pouviez tomber sur un tête-bêche, c'est-à-dire
deux timbres qui se tiennent, mais dont l’un a la tête de Cérès à l’endroit et
l’autre à l’envers, il vous faudrait payer jusqu’à 2 millions de francs pour
l’acquérir.
Moi,
je ne voudrais pas, pour peu qu’ils aient quelque valeur, vendre tous mes
timbres pour en acheter un seul à un prix si élevé. Pourtant c’est bien ce qu’a
fait un marchand de perles dont Jésus a fixé l’histoire dans l’une de ses
merveilleuses paraboles. Ecoutez plutôt : "Le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de
belles perles. A peine eut-t-il trouvé une perle de grande valeur qu’il est
allé vendre tout ce qu’il avait pour l’acheter" (Evangile selon
Matthieu, chapitre 13, versets 45 à 46).
Je
voudrais souligner, dans cette courte parabole, deux idées fortes. La première,
c’est justement le prix considérable de cette perle précieuse. Chez les
Anciens, on attribuait une valeur extrême à la perle, parfois même supérieure à
celle de l’or. Le marchand, lui, a l’habitude des belles perles, puisqu’il les
recherche. Je l’imagine voyageant beaucoup, faisant tous les marchés et tous
les ports pour trouver toujours mieux, revendant le "bas de gamme" au
petit bijoutier qui s’en contente, et achetant toujours plus beau et plus cher.
Mais voilà qu’il découvre une perle qui, par sa beauté, son éclat, ses
couleurs, ses effets irisés, surpasse toutes celles qu’il a pu examiner jusque
là. Il lui faut absolument l’acquérir. Alors, il se met à compter tout ce qu’il
a, toutes ses économies, ses livrets d’épargne, ses bons du trésor, ses
assurances vie, etc. Mais ça ne suffit pas. Doit-il vendre ses meubles, sa
télé, sa voiture, sa résidence secondaire, voire sa maison ? Mais pourtant
il a travaillé dur pour les avoir, il a beaucoup peiné, il s’est même privé
d’autres choses. Et d’ailleurs, il en a besoin pour vivre avec sa famille et ce
sera très bien pour sa retraite. C’est vrai qu’un jour, mais y pense-t-il
vraiment, il va finir comme tout le monde et il ne pourra rien emporter de tout
ce dont il jouit maintenant…
Cependant
cette perle le fascine. Elle est unique. Il l’examine encore et encore. Elle
lui plaît, elle l’attire. Il la désire. Ce sera elle ou rien d’autre. Il la
veut à tout prix, c’est le cas de le dire. Et sa décision est prise. Il vend
tout et il l’achète. Il y a une
force dans cette courte parabole. Il y a de l’absolu. Il y a une barre placée
très haut. Dans la Bible, déjà au temps d’autrefois, la Sagesse personnifiée
s’exprimait ainsi : "Recherchez
mon enseignement plutôt que l’argent, la connaissance de préférence à l’or fin.
Car moi, la Sagesse, je vaux mieux que les perles" (Prov. 8. 10-11).
Non, en effet, personne ne peut estimer la valeur de la Sagesse, de la Vérité,
de la vraie Connaissance, de la Justice, de l’Amour, toutes ces vertus qui
caractérisent Dieu.
Cher
ami, si tu choisis le Royaume, si tu choisis Jésus-Christ, son Roi, et tout ce
qu’il t’apporte, tu possèdes un bien
dont la valeur surpasse tout ce que tu peux imaginer. Sais-tu seulement
découvrir cette richesse que Dieu met à ta disposition ? On peut tous se
poser la question : Qu’est-ce qui compte dans mon quotidien ?
Qu’est-ce qui a de la valeur de mon point de vue ? Qu’est-ce que
j’aime ? Qu’est-ce que j’adore ?
Si
je choisis le Seigneur, si j’ai de Jésus-Christ la plus haute estime, le reste,
mon métier, l’argent que je gagne ou que je n’ai pas, mes avantages matériels,
tout cela prend une valeur relative, pour ne pas dire nulle. Si j’aime Jésus de
tout mon cœur, je vais rechercher sa présence, je vais l’écouter lui seul. Je
ne vais plus me laisser influencer par les copains, les copines, par les
opinions des uns ou des autres, par ce que je lis, par ce que j’entends dire
partout, par ce que je vois autour de moi, dans les médias, dans les films ou
ailleurs. Oui, je vais écouter la Parole de Dieu, pour savoir ce qu’il me dit,
ce qu’il veut de moi. Je vais me laisser guider par lui, car c’est le choix que
je fais. Si le Christ a de la valeur pour moi, il va supplanter dans mon
existence toutes les autres valeurs, celles que j’ai hérité de mon entourage
familial, culturel ou même religieux. S’il m’est tellement cher, mon amour, mes
amitiés vont être complètement transformés, toutes mes affections vont lui être
subordonnées.
Une
perle, même précieuse, ressemble à une autre perle. C’est sa valeur qui change,
sa valeur intrinsèque comme la valeur que je lui donne. Quand on entre dans le
royaume de Dieu, rien, d’une certaine manière, n’est totalement différent de ce
qu’on pouvait connaître auparavant. Mais pourtant tout a changé. On vivait pour
soi, maintenant on vit pour le Roi. Et ce Roi a une grande exigence, mais c’est
pour notre bien, pour notre vie. On ne badine pas avec lui. "Si tu veux être parfait, disait Jésus
à un jeune homme, va vendre tout ce que tu as… et tu auras des richesses dans
le ciel. Puis viens et suis-moi !" (Mat. 19. 21). La suite du
récit dit que ce jeune homme partit tout triste. Je pense qu’il a tout raté. Le
marchand de perles, lui, a réussi, il a tout vendu et il n’a pas eu de regret.
En
deuxième lieu, il faut relever, dans cette parabole, les grandes qualités de ce
marchand. D’abord sa détermination est frappante. Une fois qu’il a reconnu la
valeur de la perle, il prend sa décision et ne revient pas en arrière. Les
verbes du texte et les temps utilisés sont significatifs : "il partit", c’est-à-dire
sans délai. "Il a tout vendu",
c’est-à-dire sans idée de retour. "Il
acheta", c’est-à-dire d’un seul coup, aussitôt. Puis, ce que j’admire
aussi chez lui, c’est sa capacité d’appréciation. Combien de temps sa recherche
a-t-elle duré ? Nous ne le savons pas, mais ce qui est sûr, c’est qu’il a
su observer, comparer, évaluer, estimer. Son choix, il l’a mûrement réfléchi.
Mon désir, en cet instant, c’est, bien sûr, que vous fassiez aussi le bon
choix, si vous ne l’avez pas encore fait. Mais ne le faites pas parce que je
vous le demande, ni parce que d’autres l’ont fait avant vous et même parmi ceux
qui vous sont chers. Evaluez donc par vous-mêmes la richesse que le Seigneur va
représenter pour vous et alors, décidez-vous.
Encore
une autre qualité chez ce marchand de perles : il a su perdre pour gagner.
Et c’est une loi, pourrait-on dire, du royaume de Dieu que Jésus a souvent
enseignée. Plus encore, Jésus l’a vécue lui-même dans son sacrifice pour nous.
Il nous a tant aimés qu’il a tout donné, même sa vie pour nous sauver. "Il a supporté qu’on le fasse mourir
sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort, parce
qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée, et maintenant, il siège à la
droite du Trône de Dieu" (Héb. 12. 2).
Perdre
pour gagner, cela est lié au choix que nous faisons. Si nous disons OUI à Dieu, nous disons
en même temps NON
à ce monde où règne le prince des ténèbres. Ce maître-là, nous devons
l’abandonner, si nous choisissons de suivre le Seigneur. Ne faisons pas comme
les Israélites qui savaient bien qui les avaient fait quitter l’Egypte et tous
ses dieux. Mais, dans le désert, ils se sont fait un veau d’or pour lui offrir
des sacrifices en même temps qu’au Seigneur. Ils ont continué à rendre un culte aux dieux des autres nations alors qu’ils devaient les abandonner pour ne garder que l'Eternel seul. Ils n’ont pas su perdre
pour gagner.
Posons-nous
la question : Quelle valeur donnons-nous au Seigneur que nous voulons
aimer et servir ? Et donc quelle valeur donnons-nous aux perles auxquelles
nous tenons encore tellement ? N’ayons pas peur de perdre. Avec le
Seigneur, on est gagnant à tous les coups. Quand on l’a trouvé, ne revenons
jamais en arrière.
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