mercredi 8 janvier 2014

Parabole du marchand de perles





Evangile de Matthieu 13. 45-46


Quand j’ai du temps j’aime bien m’occuper de ma collection de timbres, les décoller des enveloppes, les trier, les classer par pays, par séries. J’en ai peut-être plusieurs milliers, car je garde tout. Ce qui m’intéresse, c’est d’en avoir de tous les pays du monde et de découvrir tout ce qu’on a pu représenter sur de petites surfaces de papier, les paysages d’un pays, sa faune, sa flore, ses œuvres d’art, ses monuments, ses inventions, ses grands personnages. Les philatélistes regardent à la valeur marchande d’un timbre. Savez-vous à combien sont cotés certains timbres ? Les plus chers sont les plus anciens et ils valent des milliers de francs. Les premiers que l’on ait imprimés en France datent de 1849 et portent l’effigie de la déesse Cérès. Si vous trouviez un "Cérès" neuf de 1 franc de l’époque, il vaudrait environs 400'000 francs d’aujourd’hui. Si vous pouviez tomber sur un tête-bêche, c'est-à-dire deux timbres qui se tiennent, mais dont l’un a la tête de Cérès à l’endroit et l’autre à l’envers, il vous faudrait payer jusqu’à 2 millions de francs pour l’acquérir.

            Moi, je ne voudrais pas, pour peu qu’ils aient quelque valeur, vendre tous mes timbres pour en acheter un seul à un prix si élevé. Pourtant c’est bien ce qu’a fait un marchand de perles dont Jésus a fixé l’histoire dans l’une de ses merveilleuses paraboles. Ecoutez plutôt : "Le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles. A peine eut-t-il trouvé une perle de grande valeur qu’il est allé vendre tout ce qu’il avait pour l’acheter" (Evangile selon Matthieu, chapitre 13, versets 45 à 46).

            Je voudrais souligner, dans cette courte parabole, deux idées fortes. La première, c’est justement le prix considérable de cette perle précieuse. Chez les Anciens, on attribuait une valeur extrême à la perle, parfois même supérieure à celle de l’or. Le marchand, lui, a l’habitude des belles perles, puisqu’il les recherche. Je l’imagine voyageant beaucoup, faisant tous les marchés et tous les ports pour trouver toujours mieux, revendant le "bas de gamme" au petit bijoutier qui s’en contente, et achetant toujours plus beau et plus cher. Mais voilà qu’il découvre une perle qui, par sa beauté, son éclat, ses couleurs, ses effets irisés, surpasse toutes celles qu’il a pu examiner jusque là. Il lui faut absolument l’acquérir. Alors, il se met à compter tout ce qu’il a, toutes ses économies, ses livrets d’épargne, ses bons du trésor, ses assurances vie, etc. Mais ça ne suffit pas. Doit-il vendre ses meubles, sa télé, sa voiture, sa résidence secondaire, voire sa maison ? Mais pourtant il a travaillé dur pour les avoir, il a beaucoup peiné, il s’est même privé d’autres choses. Et d’ailleurs, il en a besoin pour vivre avec sa famille et ce sera très bien pour sa retraite. C’est vrai qu’un jour, mais y pense-t-il vraiment, il va finir comme tout le monde et il ne pourra rien emporter de tout ce dont il jouit maintenant…

            Cependant cette perle le fascine. Elle est unique. Il l’examine encore et encore. Elle lui plaît, elle l’attire. Il la désire. Ce sera elle ou rien d’autre. Il la veut à tout prix, c’est le cas de le dire. Et sa décision est prise. Il vend tout et il l’achète.       Il y a une force dans cette courte parabole. Il y a de l’absolu. Il y a une barre placée très haut. Dans la Bible, déjà au temps d’autrefois, la Sagesse personnifiée s’exprimait ainsi : "Recherchez mon enseignement plutôt que l’argent, la connaissance de préférence à l’or fin. Car moi, la Sagesse, je vaux mieux que les perles" (Prov. 8. 10-11). Non, en effet, personne ne peut estimer la valeur de la Sagesse, de la Vérité, de la vraie Connaissance, de la Justice, de l’Amour, toutes ces vertus qui caractérisent Dieu.

            Cher ami, si tu choisis le Royaume, si tu choisis Jésus-Christ, son Roi, et tout ce qu’il t’apporte, tu possèdes un bien dont la valeur surpasse tout ce que tu peux imaginer. Sais-tu seulement découvrir cette richesse que Dieu met à ta disposition ? On peut tous se poser la question : Qu’est-ce qui compte dans mon quotidien ? Qu’est-ce qui a de la valeur de mon point de vue ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que j’adore ?

            Si je choisis le Seigneur, si j’ai de Jésus-Christ la plus haute estime, le reste, mon métier, l’argent que je gagne ou que je n’ai pas, mes avantages matériels, tout cela prend une valeur relative, pour ne pas dire nulle. Si j’aime Jésus de tout mon cœur, je vais rechercher sa présence, je vais l’écouter lui seul. Je ne vais plus me laisser influencer par les copains, les copines, par les opinions des uns ou des autres, par ce que je lis, par ce que j’entends dire partout, par ce que je vois autour de moi, dans les médias, dans les films ou ailleurs. Oui, je vais écouter la Parole de Dieu, pour savoir ce qu’il me dit, ce qu’il veut de moi. Je vais me laisser guider par lui, car c’est le choix que je fais. Si le Christ a de la valeur pour moi, il va supplanter dans mon existence toutes les autres valeurs, celles que j’ai hérité de mon entourage familial, culturel ou même religieux. S’il m’est tellement cher, mon amour, mes amitiés vont être complètement transformés, toutes mes affections vont lui être subordonnées.

            Une perle, même précieuse, ressemble à une autre perle. C’est sa valeur qui change, sa valeur intrinsèque comme la valeur que je lui donne. Quand on entre dans le royaume de Dieu, rien, d’une certaine manière, n’est totalement différent de ce qu’on pouvait connaître auparavant. Mais pourtant tout a changé. On vivait pour soi, maintenant on vit pour le Roi. Et ce Roi a une grande exigence, mais c’est pour notre bien, pour notre vie. On ne badine pas avec lui. "Si tu veux être parfait, disait Jésus à un jeune homme, va vendre tout ce que tu as… et tu auras des richesses dans le ciel. Puis viens et suis-moi !" (Mat. 19. 21). La suite du récit dit que ce jeune homme partit tout triste. Je pense qu’il a tout raté. Le marchand de perles, lui, a réussi, il a tout vendu et il n’a pas eu de regret.

            En deuxième lieu, il faut relever, dans cette parabole, les grandes qualités de ce marchand. D’abord sa détermination est frappante. Une fois qu’il a reconnu la valeur de la perle, il prend sa décision et ne revient pas en arrière. Les verbes du texte et les temps utilisés sont significatifs : "il partit", c’est-à-dire sans délai. "Il a tout vendu", c’est-à-dire sans idée de retour. "Il acheta", c’est-à-dire d’un seul coup, aussitôt. Puis, ce que j’admire aussi chez lui, c’est sa capacité d’appréciation. Combien de temps sa recherche a-t-elle duré ? Nous ne le savons pas, mais ce qui est sûr, c’est qu’il a su observer, comparer, évaluer, estimer. Son choix, il l’a mûrement réfléchi. Mon désir, en cet instant, c’est, bien sûr, que vous fassiez aussi le bon choix, si vous ne l’avez pas encore fait. Mais ne le faites pas parce que je vous le demande, ni parce que d’autres l’ont fait avant vous et même parmi ceux qui vous sont chers. Evaluez donc par vous-mêmes la richesse que le Seigneur va représenter pour vous et alors, décidez-vous.

            Encore une autre qualité chez ce marchand de perles : il a su perdre pour gagner. Et c’est une loi, pourrait-on dire, du royaume de Dieu que Jésus a souvent enseignée. Plus encore, Jésus l’a vécue lui-même dans son sacrifice pour nous. Il nous a tant aimés qu’il a tout donné, même sa vie pour nous sauver. "Il a supporté qu’on le fasse mourir sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort, parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée, et maintenant, il siège à la droite du Trône de Dieu" (Héb. 12. 2).

            Perdre pour gagner, cela est lié au choix que nous faisons. Si nous disons OUI à Dieu, nous disons en même temps NON à ce monde où règne le prince des ténèbres. Ce maître-là, nous devons l’abandonner, si nous choisissons de suivre le Seigneur. Ne faisons pas comme les Israélites qui savaient bien qui les avaient fait quitter l’Egypte et tous ses dieux. Mais, dans le désert, ils se sont fait un veau d’or pour lui offrir des sacrifices en même temps qu’au Seigneur. Ils ont continué à  rendre un culte aux dieux des autres nations alors qu’ils devaient les abandonner pour ne garder que l'Eternel seul. Ils n’ont pas su perdre pour gagner.

            Posons-nous la question : Quelle valeur donnons-nous au Seigneur que nous voulons aimer et servir ? Et donc quelle valeur donnons-nous aux perles auxquelles nous tenons encore tellement ? N’ayons pas peur de perdre. Avec le Seigneur, on est gagnant à tous les coups. Quand on l’a trouvé, ne revenons jamais en arrière.

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