mercredi 8 janvier 2014

Parabole du levain dans la farine




 Evangile de Matthieu 13. 33 


             En passant dans un petit village, j’ai vu une boulangerie qui affichait "Pain au levain". C’est plutôt rare aujourd’hui. Autrefois on n’utilisait pas la levure de bière pour faire du pain et je me rappelle que ma mère, lorsqu’elle voulait faire une sorte de gâteau, allait chercher un peu de levain chez son boulanger. De même, faire son pain chez soi est une pratique de plus en plus abandonnée. Pourtant je connais des mères de familles nombreuses qui continuent cette pratique. Mais il était très courant, dans le passé, de voir une femme pétrir sa pâte pour en faire du pain. Une telle scène a été fixée pour des siècles par le Christ dans l’une de ses paraboles.

            Il a dit, s’adressant à ses disciples : "Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et introduit dans trois mesures de farine jusqu’à ce que le tout ait levé." (Évangile selon Matthieu, chapitre 13, verset 33) Une fois de plus, nous allons essayer de découvrir la richesse de sens contenue dans une simple parole de notre grand Maître. Pour cela il faut nous rappeler que la parabole veut faire passer un message, mais un message qui se trouve en quelque sorte codé. A nous de le décoder, de le déchiffrer et d’en tirer les enseignements qui s’imposent.

            Précédemment Jésus avait comparé le royaume de Dieu à une graine minuscule qui, une fois semée, se développait démesurément pour devenir un grand arbre. Il attirait l’attention sur le développement du royaume, sur sa croissance et sur l’extension de l'Évangile dans le monde entier. Ici, quand il parle du levain agissant dans la farine, Jésus fait aussi allusion à un mouvement, mais intérieur. Il y a aussi un développement, mais moins spectaculaire. C’est un déploiement de force, mais d’une force cachée. C’est une transformation complète, le gonflement de la pâte qui s’accomplit irrésistiblement. Le point à relever dans cette parabole, c’est qu’une sorte d’énergie interne va manifester rapidement ses effets à l’extérieur.

            Au départ, il a donc deux éléments et la volonté de quelqu’un de les mélanger pour en faire du pain. De ces deux éléments, l’un est actif, le levain et l’autre passif, la farine. Le premier est tellement actif qu’il peut transformer toute la farine en levain. Alors que l’inverse n’est pas possible : le levain ne redeviendra jamais de la farine. Jésus utilise souvent des symboles qu’on retrouve dans la Bible. D’une façon générale, le levain est image de puissance, d’influence, de pouvoir spirituel. Il est écrit qu’ "un peu de levain fait lever toute la pâte" (Gal. 5. 9). Mais c’est une puissance dont il faut manifestement se méfier quand elle est mauvaise. C’est ainsi que Jésus mettait en garde ses disciples contre le levain des pharisiens qu’il comparait à de l’hypocrisie (Mat. 16. 6).

            Ici, dans la parabole de Jésus, le levain représente vraisemblablement une bonne chose. C’est cette force spirituelle qui vient de Dieu, cette puissance de vie, je dirais même que c’est son Esprit. Comme le levain est enfoui dans la farine et ne se voit plus, de même l’action de Dieu dans l’homme reste cachée, invisible. Seuls ses effets sont manifestes. Le Seigneur Jésus, en parlant justement de l’Esprit, disait : "Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va" (Jean 3. 8). De même, si le levain n’apparaît plus une fois mélangé à la farine, c’est pourtant lui qui agit sur la pâte pour la faire lever.

            L’autre élément, passif, c’est une poudre inerte et fade. Quand elle se met à "bouger", c’est sous l’effet d’agents extérieurs. Comme quand elle est mal conservée, des vers s’y mettent et la rendent infecte. Même autrement, on n’a jamais envie de manger de la farine seule. On en aurait vite du dégoût. Eh ! bien, cela va-t-il vous choquer, je comparerais volontiers cette farine à ce que nous sommes nous-mêmes au départ, nous qui avons été choisis par Dieu pour faire partie de son royaume. Oui c’est ce que nous sommes par nous-mêmes, incapables de bien faire, peu attrayants, soumis aux influences de toutes sortes.

            Avant de devenir utile, il faut que la farine soit transformée par le levain et la cuisson. Alors elle change de nature. Sous l’effet du levain, une réaction chimique se produit, les sucres de la farine se décomposent en libérant du gaz carbonique qui gonfle la masse. De même, sous l’action spirituelle du Seigneur, quelque chose de nouveau va apparaître en nous. L’énergie de l’Esprit Saint va faire de nous des créatures différentes, complètement nouvelles. Dieu dit dans sa Parole : "Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon propre Esprit en vous et je vous rendrai capables d’obéir à mes lois, de suivre mes commandements en les mettant en pratique" (Ez. 36. 26-27). Croyez-vous cela possible ? Croyez-vous que Dieu puisse le faire pour vous ?

            Il faut une condition pour cela. Rappelez-vous les mots de Jésus : "Une femme a pris du levain et l’a enfoui dans trois mesures de farine." Autrement dit, il faut laisser Dieu introduire son levain divin en vous. Voilà le secret d’une vie changée et utile sous l’action puissante de l’Esprit. Il faut savoir perdre pour gagner. Perdre sa vie inutile et sans saveur pour retrouver une vie rayonnante et épanouie. C’est une loi du Royaume. Pour que l’action de Dieu se réalise en moi, je dois apprendre à mourir à moi-même, c'est-à-dire à renoncer à cette vie improductive à cause du péché. Il faut que je suive mon Sauveur sur le chemin de la croix. Lui-même a renoncé à ce qu’il avait, à ce qu’il était. Tout en étant Dieu, il n’a pas cherché à se faire valoir comme tel. Il a accepté de vivre dans l’humilité et il s’est montré obéissant jusqu’à la mort, la mort même de la croix (cf. Phil 2). Mais après avoir été crucifié et enseveli, il est revenu à la vie trois jours après. C’est pourquoi, uni à Christ dans sa mort, je peux retrouver la vie, la vraie, à cause de sa résurrection. Comme la Bible le dit, on ne vit plus alors selon sa propre nature, mais on vit selon l’Esprit-Saint (cf. Rom. 8. 9). Il y a une union de Dieu avec l’homme, dans l’homme.

            Le royaume de Dieu, ce n’est donc pas le levain tout seul, ni la farine toute seule. C’est le mélange des deux, je dirai même la symbiose des deux. Jésus-Christ nous propose donc l’alliance de Dieu avec l’homme. C’est là une seconde loi de son royaume, loi mystérieuse, incompréhensible, mais tellement magnifique. Il ne désire rien faire tout seul, sans notre volonté. De même nous ne pouvons rien faire tout seuls, sans son Esprit en nous. Le Christ a dit : "Sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jean 15. 5).

            Pourquoi mélange-t-on du levain à de la farine ? Pour obtenir un bon pain. La Bible dit qu’autrefois, parmi le peuple de Dieu, on apportait sur l’autel du pain levé pour exprimer sa reconnaissance au Seigneur (Lév. 7. 13). Je voudrais que ma vie, ainsi que votre vie, soit une sorte d’offrande consacrée à Dieu, qu’elle soit comme un chant permanent qui monte vers lui. La Bible dit aussi qu’on devait offrir du pain levé au commencement de la moisson. C’était à la fête de la Pentecôte où l’on se présentait devant le Seigneur avec ce qu’on avait de meilleur (Lév. 23. 17). C’est justement à la Pentecôte que l’Esprit est descendu sur l’homme et ce fut le départ d’un temps nouveau, d’une réalité nouvelle.


            Je prie pour qu’en effet, vous qui m’écoutez, vous puissiez connaître aussi une réalité nouvelle, cette vie qui se laisse pénétrer par l’Esprit de Dieu. Sa puissance agissant en nous est capable de faire bien plus, infiniment plus, que tout ce que nous pouvons désirer ou même concevoir. A lui toute la gloire !

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