vendredi 30 novembre 2012

Les fêtes :L'AVENT II

"Un rameau sortira du tronc de Jessé et un rejeton, de ses racines, fructifiera.  (Esaïe 11. 1)

Le rejeton de Jessé


Lectures : Premier livre de Samuel, chapitre 16, versets 1 à 13
                   Épître de Paul aux Romains, chapitre 15, versets 8 à 13
                   Évangile selon Matthieu, chapitre 1, versets 1 à 16

          Ce "vieux tronc d'Isaï", comme dit un ancien cantique de Noël, a produit des branches magnifiques : Pensez à David, le dernier de huit frères. Parmi les fils d’Isaï, qu'on appelle aussi de Jessé, Samuel ne l'aurait pas choisi, s'il n'avait été conduit par Dieu. "Le Seigneur ne regarde pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais le Seigneur regarde au cœur" (I Sam. 16. 7). Les dernières paroles de David, ce "chantre agréable d'Israël", furent celles-ci : "Celui qui règne avec justice est pareil à la lumière du matin… N'en n'est-il pas ainsi de ma maison devant Dieu, puisqu'il a conclu avec moi une alliance éternelle" (II Sam. 23. 3, 4, 5).

         Puis s'éleva de ce tronc le roi Salomon qui, s'adressant à son Dieu, pria ainsi : "Tiens la promesse faite à David, mon père, quand tu as dit : Tu ne manqueras jamais devant moi d'un successeur assis sur le trône d'Israël" (I Rois 8. 25). Mais vous connaissez la fin décevante de ce grand souverain et le schisme qui suivit son règne. Alors on voit une succession de rois dont la plupart "fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur". Seuls, quelques uns, encouragés par les prophètes, opèrent des redressements, restaurent le vrai culte. Et l'on assiste périodiquement à des réveils religieux, comme sous Ézéchias ou sous Josias.

          Mais l'arbre d'Israël est menacé : l'ennemi du Nord s'avance, attaque Jérusalem à plusieurs reprises. Finalement les derniers rois, descendants de Jessé, persistent dans la mauvaise voie et font encore pire que leurs prédécesseurs. Conséquence : d’abord le pharaon Néco d'Egypte soumet le pays, emmène le roi Yoachaz et nomme son frère Yoïaqim à sa place. Mais celui-ci continue dans le mal et, enchaîné, il est déporté cette fois-ci jusqu’à Babylone par Nabuchodonosor. Ses deux fils Yoïakîn et Sédécias firent déborder le vase de l’impiété. C'est alors l'exil et la captivité.

          Le vieux tronc de Jessé est bien dégarni. On aurait pu penser qu'à l'époque du retour de Babylone il allait reprendre de la vigueur. Un homme comme Zorobabel, qui avait du sang de Jessé dans les veines, s'est alors levé. Pendant quelques années, aux côtés du sacrificateur Josué, il fit un bel ouvrage, sous la direction de Néhémie. Il reçut du prophète Aggée cette promesse extraordinaire de la part de Dieu : "J'ébranlerai les cieux et la terre,… je détruirai la force des royaumes des nations… En ce jour-là, je te prendrai Zorobabel, fils de Shéaltiel, mon serviteur, dit le Seigneur, et je te garderai comme un sceau, car c'est toi que j'ai choisi" (Aggée 2. 21, 22, 23). A partir de ce moment-là, l'Ecriture ne parle plus d’aucun descendant de Jessé qui ait régné sur Israël. Dominent plutôt successivement sur le pays les Perses, les Macédoniens, les Égyptiens, les Syriens et finalement les Romains. Le tronc de Jessé est devenu plus que rabougri, il n'est plus qu'une vieille souche sèche.

           Cependant la parole prophétique, comme dit l'apôtre Pierre, est comme "une lampe qui brille dans un lieu obscur" (II Pi. 1. 19). Une pousse doit sortir du tronc de Jessé et qui va porter des fruits. En fait Esaïe l'avait déjà dit précédemment, "Comme du térébinthe et du chêne subsiste le tronc quand ils sont abattus, leur tronc sera une semence sainte" (Es. 6. 13). En cette période de Noël, savez-vous que les sapins que l'on coupe pour vendre sur les marchés ne repousseront plus jamais. Par contre si vous coupez un olivier, même au ras du sol, il formera plein de rejets. Le chêne aussi, symbole de la tribu de Juda, conserve la vie à partir de sa souche et les surgeons qui en ressortent reverdissent avec encore plus d'éclat.

C'est bien ce qui s'est produit à la naissance de Jésus. Dans la Galilée méprisée, le Seigneur accomplit ce miracle inouï : d'une jeune fille vierge et pauvre il fait germer un rameau à ce vieux tronc abattu. Et ce rameau grandit jusqu'à devenir un arbre puissant qui produit du fruit pour toutes les nations.

 Dans les familles juives pieuses on conserve précieusement les généalogies de génération en génération. C'est ainsi qu'on a la généalogie de Marie une descendante de Jessé. Jésus, qu'elle mettra au monde, aura bien du sang de Jessé dans les veines, comme aussi David, son ancêtre. De plus, miracle encore, le fils de Marie recevra la royauté de son père adoptif, Joseph, qui lui aussi descend de la famille royale d'Israël, mais par une autre branche.  Admirons le projet de Dieu : l'humble Enfant de Bethléhem porte le titre de Roi. Il est puissant Souverain, Roi de tous les rois et de tous les peuples.

      Quelles leçons allons-nous tirer de tout cela ? D'abord nous avons un vrai message d'espoir ce matin. J'ai reçu un jour une petite carte en couleur : c'était la photo d'une pousse verte sortant d'un vieux tronc abattu. Et un texte était imprimé : "Ne jamais désespérer…" Il y a parfois dans nos vies, dans la vie de nos églises, des coups durs, des coupes incompréhensibles. Nous pouvons avoir perdu un être cher. Pensez-vous à ce qui peut un jour ressortir de telles épreuves ? Dieu, certes, ne va pas soudainement ressusciter nos disparus (sauf au dernier jour, bien sûr !). Mais, des événements que nous avons vécus, il peut faire sortir des bénédictions impressionnantes et insoupçonnées. Quand tout semble sec et perdu, un bourgeon peut surgir et refleurir. Le sol aride peut refleurir. Voyez ce qui s'est passé en 1948 avec la renaissance de l'état d'Israël et, avec elle, la mise en valeur de déserts et de marécages incultes.

Soyons pleins d'espérance pour les membres de nos familles, pour ceux de nos enfants chez qui, apparemment, le Seigneur n'a pas encore produit le fruit que nous attendions. Il est pourtant capable, à partir de racines cachées dans la terre, de faire jaillir une petite pousse, une fleur, un fruit.

 Soyons pleins d'espérance pour les habitants de notre pays. Nos églises sont petites, mais de Jessé sortira un rameau, comme l'entrevoit l'apôtre Paul quand, citant Esaïe, il dit que les nations espéreront en Lui. A la fin du chapitre 11, d'où nous avons tiré notre texte, Esaïe prophétise encore : "Le rejeton de Jessé sera comme une bannière pour les peuples. Les nations se tourneront vers lui et la gloire sera sa demeure" (Es. 11. 10). C'est un message de réveil pour l'Eglise, pour tous ceux qui portent le nom de chrétiens et qui sont endormis. Il faut persévérer dans l'annonce de l’Évangile à nos contemporains. Ils en ont besoin plus que jamais. Il faut redoubler d'imagination pour rendre compréhensible aux gens d'aujourd'hui le message que le Seigneur nous a confié. Il faut être remplis d'amour et de zèle pour faire connaître la bonne nouvelle du message de Noël. Il faut que notre témoignage de tous les jours soit cohérent et crédible pour que le monde se tourne vers Jésus. Il est cette fleur qui a surgi sur une colline près de Jérusalem sur un bois coupé (de chêne, peut-être ?) et mis en croix. Quel amour, mais quelle espérance !   L'apôtre Paul n'en revient pas et il s'exclame : "Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix, dans la foi, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l'Esprit saint» (Rom. 15. 13).

 Une autre leçon que nous pouvons apprendre de ce rejeton surgi de rien, c'est que Dieu, pour en retirer de la gloire, ne méprise pas ce qui, au départ, est petit, insignifiant. Il peut choisir ce qui est faible dans le monde, pour confondre ce qui est fort… ce qui n'est rien en apparence pour réduire à néant ce qui a de l'importance (cf. I Cor. 1. 27,28). Le Seigneur veut nous utiliser, il a besoin de toi, de moi qui n'avons aucune puissance, aucune apparence, pour que nous portions un fruit aussi utile qu'agréable. Mais Il nous a choisis pour faire avancer son règne.

 Enfin nous retiendrons encore, en cette période de l'Avent, que le Seigneur tient ses promesses. Pour que la parole d'Esaïe se réalise, il a fallu attendre plus de sept siècles, une très longue période. Apparemment, comme nous l'avons vu, pendant longtemps, rien ne laissait supposer que cette promesse soit encore valable. On ne voyait pas comment elle pouvait se concrétiser. Mais l'Ecriture dit vrai et cela s'est vérifié. De même d'autres prophéties se sont accomplies souvent littéralement.   

 "Un rameau sortira du tronc de Jessé" : pour que le miracle se produise, il faut au moins deux conditions : En premier lieu, il faut faire résolument confiance à Dieu. Il ne ment pas. Sa Parole est certaine et absolument sûre. Croyons qu'elle va s'accomplir, même si les apparences sont contraires.

 En second lieu, il faut laisser agir le Saint-Esprit en nous. Esaïe, juste après avoir annoncé qu'un rameau allait sortir du tronc de Jessé ajoute : "L'esprit du Seigneur reposera sur lui" (Es. 11. 2). Et lorsque l'ange Gabriel vient annoncer à Marie l'accomplissement de la promesse, il lui dit : "Le Saint-Esprit viendra sur toi" (Luc 1. 35). On voit que le Saint-Esprit accompagne toujours l'action du Seigneur. De même il l'accorde à ceux qu'il a choisis pour accomplir ses projets. Alors il le déversera abondamment sur nous pour autant que nous voulions nous mettre à sa disposition pour entrer dans ses projets. Dans nos vies nous avons constamment besoin du Saint-Esprit.

 Allons-nous le lui demander pour pouvoir en être remplis en tous temps et en toutes circonstances ? Et puis, avons-nous quelque doute sur sa Parole ? Implorons alors son pardon et prions pour qu'il nous fasse la grâce de nous appuyer, en tous temps aussi et en toutes circonstances, sur ce qu'il dit. Croyons sa Parole certaine et mettons-la en pratique.

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