"Vous serez baptisés du Saint-Esprit" (Act. 1. 5)
Lectures : Ezéchiel, chapitre 36, versets 25 à 27
I Corinthiens, chapitre 12, versets 12 à 13 et 27
à 31
Actes des, chapitre 1, versets 3 à 9
Les paroles de Jésus que nous venons de lire sont parmi les
dernières qu'il a prononcées avant de monter au ciel. C'est l'ultime promesse
du don de l'Esprit qui va être répandu à la Pentecôte : "Jean a baptisé d'eau, dit-il, mais vous, dans quelques jours, vous serez baptisés du
Saint-Esprit" (v. 5). Cette annonce rappelle celle de Jean-Baptiste
qui disait : "Moi, je vous ai
baptisés d'eau, mais lui, vous baptisera d'Esprit-Saint" (Marc 1. 8).
On n’a pas l’habitude de parler de la Pentecôte en ces
termes-là. Que signifie être baptisé du Saint-Esprit ? Pourquoi le mot baptême
est-il utilisé par rapport au Saint-Esprit ? Risquons-nous à donner
quelques éléments de réponse. A l'origine, il y a baptême quand quelqu'un ou
quelque chose est plongé, quand il y a immersion. C'est le sens étymologique du
terme. Naaman, l'officier syrien lépreux, devait, pour recouvrer la santé, se ″plonger sept fois dans le
Jourdain″, selon la parole du prophète Elisée (II Rois
5. 10). Le mot utilisé dans le texte, se plonger, se baigner, se laver, a été
traduit par les Grecs être baptisé. Naaman n’était plus le même, quelque part,
après s’être plongé dans l’eau, il en est ressorti guéri de sa lèpre. De même, quand on est
baptisé du Saint-Esprit, on n'est plus comme avant, on est purifié, transformé.
On est comme neuf. On est complètement autre.
Notre Seigneur Jésus a aussi parlé de sa mort comme d'un
baptême. Pourquoi ? Parce qu'à la croix, selon ses propres paroles, il se
dépouille de sa vie pour la reprendre un peu plus tard à sa résurrection. Lui
non plus ne sera plus jamais comme avant. Il a un corps de ressuscité, il est
vivant.
Si
l'on a cela en tête, parler du baptême dans l'Esprit est une autre manière de
parler de la nouvelle naissance. Jésus disait à Nicodème : "Si quelqu'un ne naît d'eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu" (Jean 3. 5). Il parle d'eau, parce que c’est lui qui nous
lave, par son sang, de tous nos péchés. Le Seigneur fait un acte de
purification, de guérison. En même temps, par son Esprit, il donne une vie
nouvelle. Dans ces dernières paroles de Jésus, il y a ainsi deux aspects pour
le même acte du Seigneur.
Disons
d’une manière imagée : quiconque est prêt à enlever ses vieux habits, sales et
déchirés, pour en revêtir de nouveaux, Dieu le baptise de son Esprit. Ainsi il
meurt à son ancienne vie, il l'abandonne pour recevoir une vie nouvelle. Dans
un acte de repentance, il manifeste la volonté de se débarrasser de ses péchés,
de tout le mal dont il est esclave. Et Dieu lui donne une santé, pour ne pas
dire une sainteté, qui lui permet de repartir à zéro dans une manière de vivre
toute différente. Dans tout baptême, on retrouve ces deux aspects :
dépouillement et revêtement.
Quand
le professeur Barnard réalisa, en Afrique du Sud, sa première greffe du cœur en
1967, il devint célèbre dans le monde entier. Ôter un cœur malade d'un patient
et le remplacer par un autre tout à fait sain, on ne l'avait pas réalisé avant
lui. Sauf que le prophète Ezéchiel, vingt-six siècles auparavant, avait annoncé
une opération bien plus importante. En terme médical, on dirait une ablation et
une greffe : "J'ôterai de votre
corps le cœur de pierre, dit le
Seigneur, et je mettrai en vous un
cœur de chair… un cœur nouveau… Je répandrai sur vous une eau pure et vous
serez purifiés et je mettrai en vous un Esprit nouveau." On retrouve
l’eau et l’Esprit. Ezéchiel décrit donc très bien deux phases d'un même fait :
l'eau qui purifie et le don de l'Esprit. C'est ce que Jésus appelle naître
d'eau et d'esprit.
C'est donc le baptême du Saint-Esprit qui fait de nous des
enfants de Dieu. Il nous incorpore dans son Eglise. Il fait de nous des membres
du Corps de Christ, comme l'apôtre Paul l'a écrit : "Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un
seul corps" (I Cor. 12. 13).
Le
baptême du Saint-Esprit n'a lieu qu'une fois dans l'existence. Pour les apôtres
et ceux qui étaient réunis avec eux, Jésus l'annonce formellement : "Dans quelques jours, vous serez baptisés du
Saint-Esprit." L'effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte, c'est donc
la réalisation de la promesse.
Depuis
la Pentecôte, chaque fois que l'Evangile de la croix est annoncé et chaque fois
que quelqu'un y répond dans la repentance et la foi, il est baptisé du
Saint-Esprit et reçoit la vie nouvelle. On le voit lorsque l'apôtre Pierre est
envoyé à Césarée pour annoncer l’Evangile à Corneille, le centurion romain.
Tandis qu'il parle, le Saint-Esprit descend sur tous ceux qui l'écoutent et on
les baptise d’eau. Les chrétiens de Jérusalem l'apprennent et s'en offusquent.
Ils demandent des explications. Pierre leur dit : "Dieu a accordé à ces gens le même don qu'à nous qui avons cru au
Seigneur Jésus-Christ." Et il rappelle cette parole du Seigneur : "Jean a baptisé d'eau mais vous, vous
serez baptisés du Saint-Esprit" (Actes 11. 16).
Le
baptême du Saint-Esprit est donc le point de départ de la vie chrétienne. Il en
est le début. Il ne suit pas la nouvelle naissance, il est cette naissance-là,
mais exprimée avec d'autres termes. Il n'est pas une deuxième expérience qu'en
tant que chrétiens, nous devrions encore demander, c'est la première.
Ce
n'est pas un baptême d'eau qui fait de nous des chrétiens, ou qui nous
incorpore à l'Eglise de Dieu. Ne nous laissons pas séduire. Car aujourd'hui,
combien se disent "chrétiens" ou sont considérés comme tels ! Mais le
Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent.
Autre
méprise à éviter : il ne faut pas confondre le baptême du Saint-Esprit
avec la plénitude du Saint-Esprit. Être remplis de l'Esprit, c'est ce que nous
devons rechercher constamment. Et cela se renouvelle tout au long de notre vie
chrétienne.
Il
ne faut pas confondre non plus le baptême du Saint-Esprit avec les dons du
Saint-Esprit, comme le parler en langues, ou les miracles, ou le don de
présidence ou le don de libéralité. Ces dons-là, le Seigneur les distribue à qui
il veut, comme il veut et quand il veut pour l’édification de son Église. Et
nous sommes appelés à les désirer.
En
fait, le baptême du Saint-Esprit se manifeste exactement comme la présence de
l'Esprit en nous. Dieu nous donne, avec son Esprit, une puissance… Pour faire
des miracles ? Ou pour opérer des guérisons ? Non, mais pour être les témoins
de son amour partout dans le monde. "Vous
recevrez une puissance, quand le Saint-Esprit surviendra sur vous, et vous
serez mes témoins… jusqu'aux confins de la terre" (Act. 1. 8).
Il
faut que cette puissance spirituelle se manifeste aussi dans notre vie
chrétienne et dans notre être intérieur. C'était le vœu et la prière de
l'apôtre Paul pour les Romains à qui il écrivait : "Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de
toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance
du Saint-Esprit" (Rom. 15. 13). Moi, je réalise que j'ai besoin de
cette puissance-là. Je prie pour cela.
Deux
genres de questions pour finir : 1°) Avez-vous été baptisé dans le Saint-Esprit
? Avez-vous reçu le Saint-Esprit ? Le Seigneur Jésus, qui est mort sur la croix
pour vous, veut vous le donner aujourd'hui. En le recevant vous naissez à une
vie nouvelle. Voulez-vous vivre cette expérience-là maintenant ?
2°)
Si vous êtes enfant de Dieu, c'est-à-dire si vous avez reçu ce baptême de
l'Esprit, qu'est-ce qui vous empêcherait, si vous ne l'avez pas déjà fait, de
demander alors le baptême d'eau ? Vous confesseriez ainsi que vous êtes morts
avec Christ et que vous voulez vivre avec lui et pour lui. En effet, celui qui
se fait baptiser témoigne qu'il est passé par la nouvelle naissance. Et qu’il
veut maintenant glorifier son Sauveur en comptant sur sa grâce.
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