samedi 31 mars 2012

Les fêtes :PÂQUES



Jésus-Christ est mort, mais bien plus, il est ressuscité ! (Romains 8. 34)

Lectures : Livre du prophète Esaïe, chapitre 53, versets 9 à 12
        Première épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 15, versets 3 à 4 et 12 à 19
        Évangile de Luc, du chapitre 23, verset 50, au chapitre 24, verset 6a


         En regardant notre journal télévisé, on a parfois, et même trop souvent, des scènes épouvantables et difficiles à regarder. J’ai encore devant mes yeux l’image de cet hôpital en Irak, bien avant que la guerre commence, que les troupes gouvernementales avaient complètement vidé. Il semble que des Kurdes s’y étaient réfugiés pour y être à l’abri. Mais on les a délogés pour ne pas dire liquidés ainsi que tous les malades. Alors on pouvait distinguer par terre des flaques de sang séché, et un peu plus loin dans la cour, des tas de terre fraîchement remuée, témoignant qu’on avait voulu enterrer les morts rapidement.

         Et je me reporte à cette colline, près de Jérusalem, appelée Golgotha, où des supplices viennent d’être perpétrés, où un certain Jésus, le Nazaréen, vient d’être injustement crucifié. Le sang de ses mains et de ses pieds percés a bien dû maculer le bois de sa croix. Le sang de son cœur poignardé a bien dû se répandre sur la terre au pied de l’instrument de sa torture. Et l’on aura vite fait de le recouvrir d’un peu de terre. Il est vrai que ce brave Joseph d’Arimathée a eu du courage pour demander le corps de ce condamné particulier à celui-là même qui l’avait fait exécuter. Et avec ce timide de Nicodème, il a accompli cette besogne ingrate de descendre précautionneusement ce corps meurtri par la souffrance et de le déposer dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait creuser pour lui-même. Jésus a été enseveli. Christ est mort, dit l’apôtre, c’est une réalité. Mais il ajoute aussitôt : Mais bien plus, il est ressuscité ! 

         Imaginez quelques instants que tout se soit arrêté à la tombe… On aurait pu très naturellement penser à un crime commis par erreur judiciaire. Ou à la fin d’un homme qui se serait sacrifié pour un bel idéal, mais dont la cause serait morte en même temps que lui. Si Jésus n’était pas ressuscité, on pourrait l’assimiler à un martyr dont le sang aurait été répandu par la cruauté des hommes. S’il n’était pas ressuscité, nous aurions affaire à un humain comme nous. Mais il aurait alors commis la pire des impostures, puisqu’il se prétendait Fils de Dieu. Si Christ n’était pas ressuscité, je ne serais pas ici pour vous en parler, car personne, vraisemblablement, n’en parlerait plus, si tant est qu’il eût laissé quelque trace dans l’histoire. 

         Il est ressuscité ! Quelqu'un parmi nous est-il encore dans le doute ? Quelqu'un parmi nous n’a-t-il pas encore confessé de sa bouche le Seigneur Jésus et n’a-t-il pas cru dans son cœur que Dieu l’a ressuscité des morts ? C’est pourtant, selon la Bible, la condition minima pour être sauvé (cf. Rom 10. 10) ! 

Jésus-Christ est mort, mais bien plus, il est ressuscité.  Pourquoi ce comparatif de supériorité ? Pourquoi l’apôtre s’exprime-t-il ainsi ? D’abord parce que le sacrifice de la vie de Jésus n’aurait pas de valeur s’il n’était pas démontré que c’est celui du Fils éternel de Dieu. Jésus, mis au rang des malfaiteurs, condamné comme tel, crucifié entre deux brigands, est en quelque sorte réhabilité par sa résurrection : Il est bien le Saint et le Juste. 

Alors qu’il a été élevé sur le bois, couvert de honte et de mépris, il revient à la vie plein de puissance pour s’asseoir à la droite de Dieu. Si donc la mort de Jésus met fin à son état d’humiliation, sa résurrection est le point de départ de son exaltation, de son élévation.  Alors qu’il a été tourné en dérision comme prétendu roi des Juifs, il sort de la tombe Maître et Souverain. Il manifeste ainsi cette royauté que bien des gens de son peuple ne pouvaient accepter.  Alors qu’il a été humilié et injustement accusé de blasphème, parce qu’il s’était identifié à Dieu, le voilà qui se dresse vivant, venant de la mort pour être déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté par sa résurrection.  (Rom. 1. 4) 

Enfin, on aurait pu le croire un instant  abandonné de Dieu, mais ayant fait monter, à grands cris et dans les larmes, des prières et des supplications vers celui qui pouvait le sauver de la mort,  il a été exaucé en raison de sa piété.  (Héb. 5. 7) Et le voilà effectivement bien vivant pour toujours. 

         Non, la mort de  Christ n’est pas un accident  désastreux, elle est justifiée par sa résurrection qui lui donne toute sa valeur. C’est une offrande de bonne odeur agréée, acceptée par Dieu. Et ce sacrifice devait avoir des conséquences inouïes. Nous allons en examiner quelques-unes. Car si ce bien plus le concerne, lui, il nous concerne nous aussi.

          C’est par la résurrection que l’œuvre de la croix devient vraiment efficace. Elle est vraiment une expiation, elle est le moyen de notre réconciliation avec Dieu. Jésus, notre Seigneur, a bien été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification (Rom. 4. 25). En ce moment beaucoup de procès prennent de la place dans la presse ou dans nos journaux télévisés et on se familiarise avec le vocabulaire juridique. Parfois des non-lieux sont prononcés, faute de preuve. Notre justification n’est pas un non-lieu, car nous sommes coupables devant le juste Juge. Mais nous bénéficions d’un acquittement pur et simple. Et cela, en vertu de sa miséricorde et de sa grâce. Voilà ce que veut dire ressuscité pour notre justification.   

Autre conséquence de ce bien plus : si, à cause de son caractère unique, la mort de Jésus  devait produire la vie, il est le premier à en bénéficier. Mais il nous la communique, cette vie de ressuscité ! Et quelle vie ! La pierre roulée, le corps de notre Seigneur dégagé de ses bandelettes et de son suaire, le tombeau vide, c’est la manifestation de la puissance et de la victoire de Dieu. Eh bien ! Cette puissance et cette victoire nous sont données maintenant par la foi. Puissance pour notre vie spirituelle, victoire sur le péché. Il faudrait que dans notre existence, nous vivions un peu plus une vie nouvelle et transformée. Nous devrions, comme l’apôtre Paul, tirer un trait définitif sur notre vie passée afin de connaître Christ et la puissance de sa résurrection…  (Phil. 3. 10).  

La croix nue, que vous apercevez derrière moi dans cette chapelle, témoigne que le Christ n’est plus sur le bois, mais qu’il est vivant. Ne vivons–nous pas, dans notre piété, avec encore des christs crucifiés ? Et n’oublions-nous pas que Jésus n’est pas resté sur la croix ? Quand nous prenons le repas du Seigneur, nous insistons sur sa mort et nous prenons des mines tristes. Les premiers chrétiens, eux, appelaient ce moment eucharistia qu’on pourrait traduire témoignage ou service de reconnaissance. Ils en faisaient une fête et tous les premiers jours de la semaine, ils célébraient ce Ressuscité, Celui qui, bien qu’il fût mort pour leurs péchés, était le Vivant pour toujours.  

N’oublions pas non plus la symbolique de notre baptême : ressortir de l’eau est aussi important que d’y être plongé, même bien plus ! La résurrection apporte dans nos vies quelque chose de neuf, de complètement nouveau. Souvenez-vous de cet intendant d’Ethiopie que Philippe avait baptisé. En sortant de l’eau, il ne vit plus Philippe, parce que l’Esprit l’avait enlevé, mais, dit le texte, il poursuivait son chemin tout joyeux.(Act. 8. 39). 

Parfois des nuages obscurcissent notre route. Nous pouvons vivre des tensions, subir des pressions, connaître des abandons, des angoisses. Et tout cela fait parfois jaillir nos larmes. Mais il est ressuscité et, tel un berger, il prend soin de nous, ses brebis. Sa présence nous est assurée, il est vivant. Il nous garantit sa protection, il nous garde, il veille sur nous. Il nous apporte son aide, son secours et son soutien. Il nous communique sa vie pour nous rendre semblable à son image (cf. Rom 8. 9).  

Enfin, si nous nous confions en lui pour cette vie, nous l’attendons aussi pour vivre avec lui pour toujours avec nos corps rendus semblables au sien dans la gloire. Telle est notre espérance. En fait, si Christ n’est pas ressuscité, nous sommes les plus malheureux des hommes ! (I Cor. 15. 19).

 Un pasteur disait : J’ai été cinq ans dans le ministère avant de vraiment réaliser que mon Sauveur était vivant ! Et nous ? N’attendons pas un moment de plus pour le réaliser et pour le vivre. Soyons dans la joie, vivons une nouveauté ! Car en professant Christ, nous n’avons pas affaire à un mort, mais à un Vivant. 

Prédication de Pâques 2006 à Salon-de-Provence




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